Ph, G.AdC
NUAGES
Sur la ligne de crête
furtive
les nuages
glissent
s’accrochent
aux rondeurs
pommelées
des versants
s’effilochent
en bandes fugitives
franchissent
les marches du ciel
ton regard noyé
dans l’éphémère
continu du temps
le téton ténébreux
de la montagne
chavire dans la flottaison
des nuages
un ruban de fumée
mauve s’élance
à l’aplomb
du soleil
silence
en coupe transversale
profil incliné
sous le vent
le maquis camoufle
ses franges
la Balagne dorsale dure
s’étire dorso duro
hercynienne
dans la nuit qui tombe
berceau d’étoiles
quel âge ton âge
de ce jour qui vacille?
celui-là même de ton père
au jour de sa mort
le temps a fui
à l’aplomb du soleil
indécis de novembre
dans le vertige
de l’indicible
Angèle Paoli
D.R. angèlepaoli
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Terre accueil
Le chant ouvert du ciel
donne passage à la transmission
nuages et splendeur
tout raconte
Rédigé par : tissiane | 18 novembre 2006 à 00:07
Chère Angèle, vos Nuages me font penser à une poésie de mon enfance …
Mais la vôtre, plus moderne, est bien plus subtile car vous décrivez moins votre paysage, je veux dire celui que vous voyez, que celui que vous évoquez : votre âme en un instant de Novembre dans ce « vertige de l’indicible » …
Oui Novembre en Corse, c’est bien le temps de nos disparus et la lumière du couchant est là pour les faire exister !
Vous le savez, vous le dites !
Merci et voici donc :
Paysage
de Théophile Gautier
Pas une feuille qui bouge,
Pas un seul oiseau chantant,
Au bord de l’horizon rouge
Un éclair intermittent ;
D’un côté rares broussailles,
Sillons à demi noyés,
Pans grisâtres de murailles,
Saules noueux et ployés ;
De l’autre, un champ que termine
Un large fossé plein d’eau,
Une vieille qui chemine
Avec un pesant fardeau ;
Et puis la route qui plonge
Dans le flanc des coteaux bleus,
Et comme un ruban s’allonge
en minces plis onduleux.
Amicizia
Guidu_______
Rédigé par : Guidu | 18 novembre 2006 à 15:27
Ces nuages-là je les ai vus se déchirer aussi
entre les crêtes de l’Arrés et les chaos du Léon
Ils se cardent encore du vent de mes parents
en souvenirs nets et confus
Ce sont eux qui redessinent les côtes de nos îles intérieures
Rédigé par : Yann | 21 novembre 2006 à 10:13
=> Yann, merci de ton passage. Tes mots me touchent au plus profond. J'aime ta sensibilité. Elle m'accompagne dans mes rêveries d'îles lointaines, sans cesse inabordées. Comme les tiennes, sans doute...
=> Tissiane, merci de ces doux vers en résonance avec les miens.
=> Cavaliere, comme vous y allez ! vous me jetez en lice avec Théophile Gautier! je suis flattée, bien sûr, mais la lutte est inégale. Le poète d'Emaux et Camées est un fleuret de choix (une fine lame qui avait pour amante une Corse célèbre, Marie Mattei) et je me sens vraiment un poids léger à côté de ce monstre sacré! Tant pis, vous l'aurez voulu, rendez-vous est pris demain avec le grand homme, sur le pré de Linaghje (à côté de la Tour). J'espère que vous vous libèrerez de vos engagements pour venir me soutenir. A domani, dunque, alle undici, alla torre! N'oubliez pas votre appareil photo.
Votre dévouée Angèle
Rédigé par : Angèle Paoli | 24 novembre 2006 à 22:52
Chère Angèle je ne me départis de mon outil de travail (de plaisir !) que dans certaines circonstances… Devinez lesquelles ?
J’y serai avec un réel plaisir, mais silencieux… pour ne pas troubler vos élans poétiques !
Amicizia
Guidu ________
Rédigé par : Guidu | 24 novembre 2006 à 23:43