Source : Senegal e Gambia, Diario di viaggio di Michele Spiriticchio
« Cet enfant mains sur la bouche a bien un cri
Un cri de métal planté à la racine du sommeil
Ce cri là est d’enfance anciennement
L’enfant qui dit encore n’est pas celui qui criait
Pourtant ils sont de même assise
L’un enfante l’autre qui n’en veut pas
Il pleure pour celui là qui crie toujours à l’intérieur de celui qui se souvient
Non il crie non il pleure il crie et il pleure ils sont comme deux âmes qui s’étirent l’une fait mal à l’autre qui sent la racine tirer son corps arracher déchirer l’ultime résistance à un chagrin plus grand d’être ainsi partagé entre celui qui crie et celui qui pleure
Celui qui crie n’a pas la bouche ouverte
Ce sont ses pieds ce sont ses mains ce sont ses yeux qui crient
Il va là criant comme le mendiant
Deux pieds deux mains deux yeux
Et rien d’autre qui puisse remplir le trou
Celui qui pleure a l’humidité fanée des cours d’eau
Il n’est pas triste il ne sent rien
Il suit l’écoulement du vide. »
Hélène Mohone, Le Cœur cannibale, William Blake & Co. Edit, 2003, s.f.
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J'ai entendu un cri qui était le mien
j'ai senti le métal dans mon coeur,
comme une lame aiguisée par la souffrance, cette lame était aussi en moi
J'ai senti le vide en lui qui n'était que son vide
et qui est devenu mon vide
tout près du précipice,
le précipice vers lequel il me conduisait.
J'ai entendu un cri qui était le mien
quand mes pas ont glissé dans le précipice
j'ai senti la lame dans mon coeur
parce que cette lame était en moi,
je ne pouvais plus fuir et l'enfant ne pouvait
plus fuir. Il nous fallait glisser dans le
précipice pour lui échapper.
Nous n'avons pu lui échapper.
Il a refermé le précipice sur l'enfant
et sur moi.
et depuis nous errons sur les rives
de la nuit, sans crainte de la nuit
mais il ne sait pas que la nuit
nous a sauvés du précipice.
il ne le saura jamais,
il n'est pas de notre monde
sur les rives de la nuit.
Rédigé par : clem | 20 novembre 2006 à 18:09