Le 23 novembre 1496 naissait à Cahors, dans le Quercy, le poète Clément Marot, fils de Jean Marot, poète favori d’Anne de Bretagne.
Source
L'ENFER DES SORBONNAGRES
Peu enclin à l’étude, Clément mène une enfance libre. Très tôt, la fréquentation de la cour développe en lui le goût du luxe et de la facilité. Désireux de s’attirer les faveurs royales, il entre au service du Seigneur Nicolas de Neufville, d’abord comme page puis comme clerc. Dès 1515, il fait paraître Le Temple de Cupidon dans la tradition des grands rhétoriqueurs. Ces premiers vers sont suivis de rondeaux, ballades, chants royaux et épîtres.
L’humour du poète, doué pour le calembour, séduit le roi (François 1er) qui recommande Marot à sa sœur, Marguerite d’Alençon, future reine de Navarre. Séduite à son tour par le talent de quémandeur de Clément Marot, la reine prend le poète à son service comme valet de chambre (1518). Soupçonné par l’Eglise d’être un sympathisant de la Réforme, il est jeté en prison. Son séjour au Châtelet (1526) lui inspire la satire mordante de L’Enfer, qui ne sera publiée qu’en 1539. Il sort de prison en mai 1526, par la grâce royale. Et devient poète officiel de la Cour de France. Jusqu’en 1534. Il compose nombre de poèmes de circonstances, dédiés aux dames et aux grands de la cour. Le poète rassemble ces pièces dans un recueil intitulé L’Adolescence clémentine.
Accusé une nouvelle fois d’hérésie, il quitte la cour et court se réfugier auprès de Marguerite de Navarre puis de Renée de France, à Ferrare (1536). Le mal du pays et sa nostalgie de la cour le poussent à demander au dauphin l’autorisation de rentrer en France. Pour cela il est contraint d’abjurer le protestantisme. Ce qu’il fait à Lyon. Puis, en février 1537, il offre à la cour son Dieu Gard (Bonjour). Rentré en grâce, Marot publie chez son ami Etienne Dolet l’ensemble de ses œuvres. Auxquelles viennent s’ajouter, en 1543, Les Cinquante Psaumes de David.
A nouveau condamné par la Sorbonne, il est contraint de s’exiler, à Genève puis à Chambéry. Il se décide à passer en Italie. Il meurt à Turin en septembre 1544. Dans la solitude et l’abandon. La même année paraît l’édition complète de son œuvre.
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
Ecole de Fontainebleau (fin du XVIe s.)
Gabrielle d'Estrées et sa soeur la duchesse de Villars,
Huile sur toile, 96 x 125 cm
Paris, Musée du Louvre
LE BLASON DU BEAU TÉTIN (extrait)
« Tétin refait, plus blanc qu'un œuf,
Tétin de satin blanc tout neuf,
Toi qui fais honte à la rose
Tétin plus beau que nulle chose,
Tétin dur, non pas tétin voire
Mais petite boule d'ivoire
Au milieu duquel est assise
Une fraise ou une cerise
Que nul ne voit, ne touche aussi,
Mais je gage qu'il en est ainsi.
Tétin donc au petit bout rouge,
Tétin qui jamais ne se bouge,
Soit pour venir, soit pour aller,
Soit pour courir, soit pour baller
Tétin gauche, tétin mignon,
Toujours loin de son compagnon,
Tétin qui portes témoignage
Du demeurant du personnage,
Quand on te voit, il vient à maints
Une envie dedans les mains
De te tâter, de te tenir :
Mais il se faut bien contenir
D'en approcher, bon gré ma vie,
Car il viendrait une autre envie.
Ô tétin, ni grand ni petit,
Tétin mûr, tétin d'appétit,
Tétin qui nuit et jour criez
« Mariez moi tôt, mariez ! »
Tétin qui t'enfles, et repousses
Ton gorgias de deux bons pouces :
A bon droit heureux on dira
Celui qui de lait t'emplira,
Faisant d'un tétin de pucelle,
Tétin de femme entière et belle. »
Clément Marot, Épigrammes, 104, 1535, in Le Moyen âge et le XVIe siècle en littérature, Hachette, 1987, p. 197.
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Il existe aussi une réplique de cette toile : Gabrielle d'Estrées, une toile contemporaine de Alain Jacquet, 1965, dimensions : 1,62 m x 1,14 m, que l’on peut voir au Centre Pompidou !
Amicizia
Guidu_____
Rédigé par : Guidu | 23 novembre 2006 à 13:11
Ah, cavaliere! Toujours un brin iconoclaste! Cette réinterprétation a de quoi faire sourire, bien sûr. Et comme toujours, à y regarder de plus près, c'est plus complexe que ça en a l'air!
Rédigé par : Angèle Paoli | 24 novembre 2006 à 22:27