Ph., G.AdC
ÉTENDUE STÉRILE
À l’écoute : j’attends le passage des mots
Qui viennent parfois tournoyer près de ma tête
Sensibles au désir grave de l’appelant.
Je sais un oiseleur de la tour solitaire
En haut d’un cap, dont les vitres, comme d’un phare
Les déroutent de loin.
Ils s’abattent, ravis,
Sous cette belle main de l’homme qui les charme
En leur restituant l’enfance de leur âme.
Mais moi, suis-je en état de grâce, ou condamné ?
Il m’en faut peu : la mesure de la mémoire.
À l’espère du silence l’attente est longue.
Louis Brauquier, Hivernage, Attentes, in Je connais des îles lointaines, La Table Ronde, 2000, page 430.
« Et s’il n’y avait plus, au bout du compte, que les ports et les cargos, les bars et les paquebots, les phares et les épaves, les filles et le punch : une vie à quinze noeuds, houleuse et indolente, maritime en diable, haute comme un pont supérieur, hauturière dans la solitude d’une nuit de veille à la passerelle. Cap au 180. Plein sud. Comme ça ! À bord, Baudelaire, Rimbaud, Levet, Cendrars, Nau, Larbaud, Chadourne (Louis), Morand, Thiry, José del Rio Sainz, Manuel Antonio. Et le pilote, seul homme du métier, à la droite du pacha, commandant la manœuvre: Louis Brauquier, né en 1900 à Marseille, mort en 1976. Poète. Agent des Messageries Maritimes. Peintre. Auteur d’une dizaine de recueils. Plus connu du registre des affaires maritimes que des manuels littéraires. Une œuvre pourtant. Moins trafiquée que celle de certains écrivains voyageurs, officiels et académiques. Plus légendaire que les catalogues glacés des agences. Qui naît dans le Vieux-Port et file vers l’au-delà de Suez. Une œuvre que l’on peut lire à fond de cale ou au bar des premières. À bord ou à quai… »
Extrait de la préface d’Olivier Frébourg pour le recueil Louis Brauquier, Je connais des îles lointaines. Poésies complètes, La Table Ronde, 2000.
un poète qui chante si bien l'espère du silence
m'emportera sans nul doute
dans ses voyages
Et toujours ce balancement entre les mots
et ce qu'ils ne pourront jamais dire...
Superbe poème très très profond.
Rédigé par : Viviane | 04 octobre 2006 à 10:04
Bel hommage à un grand poète, originaire de Marseille, marin et voyageur, mais hélas assez méconnu...
Rédigé par : Leslie | 04 octobre 2006 à 10:39
A Angèle,
Et si au bout du port,
il n'y avait plus que l'horizon
ou l'océan bleu nuancé de vert
et sur l'océan des nuées d'oiseaux
blancs
et des nuages qui ressembleraient à des plumes
d'oiseaux,
Et si au bout du port
il n'y avait que les mots qui affluent
dans l'océan
et qui chantaient la symphonie
de la vie,
celle que l'on a vécue et celle
que l'on a espérée, le mélange
des deux,
et si au bout du port
il y avait la vraie rencontre
entre le ciel et la terre
et que les mots n'aient servi
qu'à cette rencontre !
Rédigé par : clem | 04 octobre 2006 à 13:56
=> Oui, Leslie, c'est vrai, Louis Brauquier ne figure pas dans les anthologies poétiques. Mais j'espère que ce poème donnera envie aux ami(es) de Terres de femmes de s'immerger dans ce beau recueil de poèmes. C'est peut-être déjà le cas de Viviane, qui a été très sensible à la musicalité et à la profondeur de celui que j'ai proposé. C'est aussi ce que j'espère.
=> A clem
Et si au bout du port
il n’y avait eu que les mots
et que les mots n’aient servi qu’à cette rencontre
ce serait infiniment beau et bon.
Au bout du port il y a
l’alliance invisible du ciel et de la terre
la symphonie des vies mêlées
la légèreté des nuages de plume
le vol souple et lent des nuées d’oiseaux blancs
les camaïeus de verts nuancés de violine
le mariage heureux de tous les horizons
au bout du port, c’est vrai, il y a la rencontre
Clem, de tes mots et des miens.
Rédigé par : Angèle | 06 octobre 2006 à 21:45
Gilles BOURDY juin/juillet 2012
12, rue Louis Brauquier
13920 Saint-Mitre les Remparts
[email protected]
http://louisbrauquier.wifeo.com
Chers amis ayant la fibre poétique,
Depuis plusieurs mois je m’attache à l’écriture d’un livre consacré à la vie du poète local « Louis Brauquier » (Prix de poésie de l’Académie Française 1971). Aujourd’hui, c’est chose faite et j’ai l’honneur de vous informer de la parution de mon ouvrage : « Ballade » avec Louis Brauquier
Petit cousin de Louis, j’ai eu le privilège de bien le connaître lorsque notamment dans les années 70, il a choisi de revenir à Saint-Mitre sur sa terre d’enfance, achever ses derniers ouvrages et se consacrer pleinement à la peinture.
De nombreux Saint-Mitréens connaissent déjà le poète de réputation, mais peu de chose sur sa vie. Aucun livre bibliographique n’a jamais été réalisé. Seuls des recueils de poésie ont été publiés. Rassemblant mes propres souvenirs, répertoriant mes archives que sa sœur Eugénie m’avait confiées, classant des centaines de photographies et d’illustrations de tableaux, je pense avoir réussi à retracer la vie de Brauquier, poète, peintre, photographe, également humaniste, dont le métier d’agent aux Messageries Maritimes a permis de sillonner le monde et de faire des rencontres inédites en traversant le vingtième siècle.
Cet ouvrage a été réalisé en auto-édition, c'est-à-dire que pour l’instant, vous ne le trouverez dans aucun commerce mais seulement en me contactant.
Souhaitant transporter le lecteur sur un océan de mots, d’aventures, d’anecdotes, de Saint-Mitre les Remparts à Marseille, de Sydney à Nouméa, j’ai choisi de donner l’exclusivité de cette première édition aux habitants de Saint-Mitre et sa région, afin s’ils le désirent, de pouvoir leur dédicacer les tout premiers livres numérotés.
Espérant vous faire partager ce plaisir d’écriture, d’aventures et de lecture à travers cet ouvrage inédit, veuillez recevoir mes sincères amitiés.
Gilles B.
« Lorsque mon souvenir viendra dans vos paroles, faites-lui bon accueil ! » Louis Brauquier
Rédigé par : Bourdy Gilles | 27 juin 2012 à 22:38