Antoine Watteau Pèlerinage à l'île de Cythère, 1717 Huile sur toile, 129 × 194 cm. Musée du Louvre, Département des peintures, Paris Ph. D.R. LE PEINTRE DES FÊTES GALANTES Antoine Watteau (1684-1721) naît à Valenciennes, la « Venise du Nord », le 10 octobre 1684. En 1702, il se rend à Paris pour compléter les enseignements reçus dans sa ville natale. Watteau est très vite reconnu pour être le premier représentant, et sans doute le meilleur, de la mouvance du rococo. Expression exacerbée du baroque. Mais, chez Watteau, à la différence de nombre de ses imitateurs, une mélancolie poignante se cache derrière l’apparente frivolité des scènes et diffuse à travers les fondus de paysages une atmosphère de bonheur finissant. En 1717, Le Pèlerinage à l’île de Cythère vaut à l’artiste le titre de « Peintre des fêtes galantes ». Que lui décerne l’Académie française. C’est en effet sous la palette du peintre, toute de subtiles gradations, que ce genre pictural prend son essor. Et acquiert, dans le XVIIIe siècle naissant, ses lettres de noblesse. La « fête galante » se déroule en plein air, dans un décor champêtre. Musiciens et acteurs s’animent autour de leurs dames. Des couples se forment, occupés à des jeux de conversation galante. Ainsi du Pèlerinage à l’île de Cythère, également intitulé Embarquement pour Cythère. Cythère, l’île des idylles amoureuses, dédiée au culte de Vénus. À la lisière de la forêt, la statue de la déesse, ornée de guirlandes de fleurs, veille sur les amants. Qui échangent en sa présence des vœux d’éternelle passion. Mais rien, dans cette pantomime, qui permette de dire si les amants abordent aux rivages de l’île ou, au contraire, s’ils s’apprêtent à s’en éloigner. De cette ambiguïté naît toute la mélancolie qui imprègne les échanges amoureux, soumis comme tout désir à la fragilité de l’instant. Angèle Paoli D.R. Texte angèlepaoli Poème en écho au peintre des « fêtes galantes » : CLAIR DE LUNE Votre âme est un paysage choisi, Que vont charmant masques et bergamasques, Jouant du luth et dansant et quasi Tristes sous leurs déguisements fantasques. Tout en chantant sous le mode mineur L’amour vainqueur et la vie opportune, Ils n’ont pas l’air de croire à leur bonheur Et leur chanson se mêle au clair de lune, Au calme clair de lune triste et beau, Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres Et sangloter les jets d’eau, Les grands jets d’eau sveltes parmi les marbres. Paul Verlaine, Fêtes galantes, Le Livre de Poche, Collection Classiques de poche, 2000, page 65. |
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Une page sur Proust et Watteau... :-)
Ciao da Gabriella
Rédigé par : Gabriella Alù | 11 octobre 2006 à 13:11
Ti ringrazio, Gabriella, non me lo ricordavo questo brano tratto dalla Ricerca. Vedo che L'Indifferente era già un tipo umano interessante per chi sa studiare gli uomini e leggere nell'anima altrui. In oltre Antoine Watteau è un pittore che mi piace molto e che ha tanto da dire sulla sua epoca.
Un abbraccio a te.
Rédigé par : Angèle Paoli | 11 octobre 2006 à 21:15