RAGE D'OR
Ouverte sur le maquis
et sur le ciel
l’immensité déploie
l’ample éventail de sa courbe
infinie
j’écoute
le frémissement d’or
des feuillages
chênes-liège et arbousiers
le tressaillement crêpelé
d’une aile d’oiseau noyée
dans les branchages
le crépitement tiède
de la pluie asphalte
lourd de chaleur
arbres et page blanche
en contrebas
le râle sourd
de la mer
invisible
un avion trace sa ligne
dans l’infini
du ciel
son vrombissement régulier
que rattrapent et couvrent
des grondements lointains
peu à peu rapprochés
auréoles de lumière
taches et boursouflures
zébrures et fulgurances
cloques plus sombres
sur la page d’encre
essaim des rumeurs
fusion précipitée des bruits
et des couleurs en mouvance
vastes étendues noires
reflets moirés de deuil
des jours d’orage
sur le large
rage d’or
prisonnière
dans sa cage
il pleut
comme
je pleure.
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
Ph, G.AdC
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j'aime
"reflets moirés de deuil
des jours d'orage
sur le large" et le reste itou bien sûr
Rédigé par : brigetoun | 09 septembre 2006 à 20:35
... une douce tristesse, comme une fuite, un envol ...
Rédigé par : Annick | 10 septembre 2006 à 09:09
Mon coeur s'est arrêté un petit moment quand j'ai découvert cette photo magnifique - "en contrebas le râle sourd de la mer". Merci Guidu et Angèle!
Rédigé par : Ouchy | 10 septembre 2006 à 10:00
=> Eh oui, belle et fière Ouchy, c'est aussi chez TOI.
=> Annick :... et un rêve de "fenice". Ton commentaire me met les larmes aux yeux. En si peu de mots... TU as si bien senti.
=> Tu vois, brigetoun, il m'arrive aussi certains jours d'être "paumée", comme TOI ?
Rédigé par : Angèle | 10 septembre 2006 à 10:49
J'adore ce texte éblouissement méditerranéen,
est-ce cette lumière de vivacité au corps qui fait écrire comme cela ? Merci de votre beau site.
Rédigé par : aloredelam | 18 février 2007 à 16:35