Ph., G.AdC
À Uschi
DANS LES REVERS DU TEMPS
Entre l’été finissant
et l’automne
vacille le temps
une chaleur dense
de presque incendie
enveloppe toute chose et danse
un fœhn léger chargé de tourbillons
balaie le bleu de la mer acier
miroir
que rien ne vient troubler
sinon le réseau du tracé
invisible et lisse
de courants mystérieux
Elle pense
aux grandes pluies
d’avant
à l’été relégué au loin
par l’orage
dans le temps d’avant
le temps des vents violents
d’avant
l’automne
une page s’est tournée
qui avec elle
a emporté
dans les revers du temps
larmes et rires
de la terrasse au tilleul
elle guette
l’instant du désarroi
la montée lente
de la mélancolie
son étreinte longue et sûre
aujourd’hui
est d’une tout autre
couleur
Angèle Paoli, Noir écrin, Poésie cap-corsaire, A Fior di Carta Éditions, 20228 Barrettali, 2007, pp. 14-15.
D.R. Texte angèlepaoli
|
Retour au répertoire de septembre 2006
Retour à l'index de la catégorie Zibal-donna
et il y a la lumière du matin
quand on ouvre la fenêtre et les volets
qui danse encore devant nos yeux,
et il y a cet oiseau qui vient
presque dans notre main pour nous
dire qu'il était toujours là,
pas très loin, ne m'oublie pas.
et il y a la rose dans le jardin,
une rose qui est belle,
encore plus belle
car elle est restée dans le jardin
et il y a les nuages,
tous ces nuages sur lesquels
notre imagination se pose, se repose,
et il y a le vent, le vent doux et
parfois fou, et l'on aimerait qu'il
nous emmène.
bonne soirée
clem
Rédigé par : clem | 25 septembre 2006 à 19:15
de la germination sonore de ces beaux vers
il me semble "voir"
l'action presque berçante de l'automne
qui va commencer
et celle balançante de l'été
qui vient de finir...
"revers" saisonniers du moi!
je ne peux que te remercier,
ma chère Angèle.
amicalement, Franca.
Rédigé par : madeinfranca | 28 septembre 2006 à 07:11
=> Franca, merci à toi. J'aime ta sensibilité. Elle m'est d'un vrai secours face aux revers saisonniers du moi dont je suis le jouet.
=> Clem, merci de m'avoir invitée dans ton jardin aux trésors. En échange je t'offre les oiseaux qui nichent dans mon tilleul... et y mènent grand charroi!
Rédigé par : Angèle Paoli | 28 septembre 2006 à 23:02
Imperfetta Elisse vient de mettre en ligne une traduction de ce poème. Mille remerciements à Giacomo pour cette initiative et cette belle surprise.
NEI RISVOLTI DEL TEMPO
Tra l’estate che finisce
e l’autunno
vacilla il tempo
una densa calura
quasi d’incendio
avvolge tutto e danza
un foehn leggero carico di gorghi
spazza il blu dell’acciaio mare
specchio
che niente turba
tranne la rete del tracciato
invisibile e levigata
di misteriose correnti
pensa essa
alle grandi pioggie
passate
all’estate relegata lontano
dal temporale
in quel tempo
di prima
il tempo di venti violenti
prima
dell’autunno
s’è girata una pagina
chi con essa
ha trascinato
nei risvolti del tempo
lacrime e risate
dalla terrazza dei tigli
lei aspetta al varco
l’istante dello sgomento
il montare lento
della malinconia
la sua stretta sicura e lunga
oggi
è di tutto un altro
colore
Rédigé par : Webmestre de TdF | 06 mai 2007 à 22:40