« Je suis l’enfant-femme
Je porte ma fille sur mes épaules.
Ses yeux me servent d’étoiles
Je porte ma fille sur ma hanche
Son poids resserre nos liens
Parfois à l’âpreté du chemin
Je me demande
Où sont les hommes
Riant de l’au-delà,
Et les femmes porteuses
Des eaux de vie
Et ce besoin d’être ravie
À la vue d’un grain de lumière
Adoucit notre destin. »
Chantal Desanti, Les Oiseaux d’âme, Poèmes,
Le cherche-midi, Collection Points fixes/Poésie, 2006, p. 48.
G.AdC
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et si c'était vrai disait-elle ?
et si c'était vrai ?
tous ces rêves qu'elle s'inventait dans
les prairies,
si cette femme enfant qui ne la portait pas
la faisait chanter dans les prairies et
que son amour elle le donnait aux oiseaux,
aux arbres,
qu'elle s'était trompée de destinataire ?
et si c'était vrai disait-elle,
si cette femme enfant l'avait aimée
et l'avait porté loin d'elle, par un lien qu'elle ignorait
le lien qui n'a pu malgré les intempéries être détruit.
si c'était vrai que les oiseaux et les arbres
c'était cette femme enfant qu'elle n'avait pu reconnaître ?
clem
Rédigé par : clem | 11 septembre 2006 à 22:59
Elle disait que cela était vrai, puisque c’est elle qui s’inventait ses rêves. Elle s’était même vue un jour mettre au monde son enfant, seule, cachée dans les roseaux et les replis du fleuve. Et son chant de souffrance et d’amour, cette nuit-là, elle l’avait fait monter jusqu’aux étoiles. En chemin, sa tendre mélopée avait croisé les vastes oiseaux des îles lointaines, perdues en amont du grand fleuve ami des terres jaunes et des déserts. Tard dans la nuit, sur le retour vers le village, elle avait rencontré la jeune fille, celle à qui, depuis toujours, elle confiait les secrets de son âme. Ensemble, elles s’étaient assises, à même le sol. Elles avaient ramené sur leurs genoux les vastes pans de leurs jupes. Ensemble elles avaient devisé jusqu’au lever du jour, sur la disparition progressive de l’étoile du Sud dans la voûte du ciel et c’est alors seulement qu’elles s’étaient dit tout leur amour. Un amour millénaire de femmes-enfants que seuls les oiseaux et les arbres, leurs confidents dans l'éternité, pouvaient comprendre.
Rédigé par : Angèle Paoli | 12 septembre 2006 à 16:56
Flap .... l'oiseau sepose ...
Les oiseaux d'âme ... mmm ... en voilà un titre charmant !!!
Non !!! je ne suis pas de parti pris !
*
Je suis un homme
Guerrier par tradition
Viril par présomption
Je suis l’homme vil
Perdu à l’amer de tes cils
Le muscle est mon ressort
Tendu jusqu’à la mort
Cet arbre qui m’obsède
M’est croix je le concède
Je cherche mon salut
Parmi les filles de rues
Et si je perds mon âme
Je la perd pour Ma Femme
Ma pensée qui s’égare
Volutes de cigare
Est confuse à l’extrême
De ces mots qui me gênent
Mes cris sont des silences
Mes pleurs sont eau d’absence
Ils consument ma voix
Tel un chien qui aboie
Lâche de mes faiblesses
Fier des combats qui me blessent
Je gis dressé sur des principes
Monuments érigés en vindicte
Et si je ris à l’onde
D’une humeur vagabonde
Ma joie tranche l’espace
D’une simplicité qui t’agace
Chasseur, pêcheur toujours joueur
J’incline à l’animal râleur
Et sous mon sourire bonhomme
Un cœur de géant, un cœur d’homme
*
busard
Rédigé par : busard | 13 septembre 2006 à 13:50
bella e delicata e forte questa poesia di Desanti, Trois.
blumy
Rédigé par : blumy | 19 septembre 2006 à 17:48