Ph, Fabiola Narváez Ojeda
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LE MASQUE
« J’écris toujours avec un masque sur le visage;
Oui, un masque à l’ancienne mode de Venise,
Long, au front déprimé,
Pareil à un grand mufle de satin blanc.
Assis à ma table et relevant la tête,
Je me contemple dans le miroir, en face
Et tourné de trois quarts, je m’y vois
Ce profil enfantin et bestial que j’aime.
Oh, qu’un lecteur, mon frère, à qui je parle
À travers ce masque pâle et brillant,
Y vienne déposer un baiser lourd et lent
Sur ce front déprimé et cette joue si pâle,
Afin d’appuyer plus fortement sur ma figure
Cette autre figure creuse et parfumée. »
Valery Larbaud, A.O. Barnabooth, II, Poésies, Bibliothèque de La Pléiade, Éditions Gallimard, 1958, p. 47.
Voir aussi : - (sur Terres de femmes) 1er mars 1910/Début de la publication de Fermina Márquez de Valery Larbaud ; - (sur Terres de femmes) 2 février 1957/Mort de Valery Larbaud. |
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cher poète masqué,
Je vous l'assure, je viendrai un soir, une nuit.
Vous lèverez les yeux sur moi, et vous saurez que c'est moi qui ai entendu votre appel. Moi, l'enfant de la nuit, de toutes les nuits.
Et je verrai votre visage, votre visage où je verrai votre masque, votre masque qui cache la souffrance, qui ne la cache qu'à ceux qui ne veulent pas la voir. Vous le savez bien, vous le poète masqué !
Et sur votre front je déposerai le baiser demandé, le baiser de la nuit, qui enlèvera votre masque, votre masque qui retient vos larmes. Et dans vos yeux je verrai mille étoiles qui éclateront dans une rivière.
Et nous marcherons un peu dans la nuit, et vous me demanderez pourquoi je ne vis que dans la nuit, et, je vous dirai que je suis l'enfant de la nuit, celui que personne ne voit, personne n'entend, celui qui ne peut vivre que la nuit !
Et je vous dirai et vous me direz que l'on se ressemble !
Je vous souhaite une bonne journée cher Poète masqué.
Clem
Rédigé par : clem | 31 août 2006 à 12:06