Le 14 juillet 1993 meurt à Castellina in Chianti (Toscane) Léo Ferré.
 Ph., G.AdC
COMME UNE MARÉE DE LA MORT
« C’est salé, c’est poivré, c’est doux, c’est huileux, c’est huilé, c’est noisette, c’est le bac où je baque, c’est la vie au sec, là-haut, dans la tête, et vernissée jusqu’au profond des portes entrebâillées, encoignures de passe et de rejet de blancheur toute grise et que je gobe et que tu happes et que tu gruges et que tu trais comme d’une mamelle jamais tarie. […] Alma matrix. Je suis le maître des linges noirs laissés pour compte dans les canalisations des mémoires de passe. C’est salé comme ces moutons de la rue, la morve au derche et ces « crie-donc » de paillasse en crêpe de Chine. O le crêpe de Chine sur ta chair inviolée, dans les cinq heures après-midi, à l’heure où quelque part, toujours, quelqu’un se trafique la moelle, à bout portant, comme on trafique les étoiles, je suppose, dans les univers embrassés. O le crêpe de Chine un peu frisé de ta géométrique envie de te faire enverguer comme on enverguerait des voiles dans des bordels intelligents. O cul de toi au cul de moi, ce seul mot qui me glisse son œil de misère humide dans les draps de ma vie blessée et déjà descendante comme une marée de la mort. »
Léo Ferré, Alma Matrix, Editions La Mémoire et la mer, Collection « Les Étoiles », Monaco, 2000, Incipit.
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Avec une émotion palpable j'ai écouté Léo Ferré, quels souvenirs , Lui et juste un piano, chantant ses mots, dans une toute petite salle de province...
(en écoutant je vous imaginais tous les deux dans la pièce du bas, Angèle devant l'écran et toi Yves t'occupant de la musique)
bonne soirée ...
Rédigé par : double je | 14 juillet 2006 à 18:40
"Sous les pavés il n'y a plus la plage
Il y a l'enfer et la Sécurité"
Léo Ferré, Il n'y a plus rien
Rédigé par : Yves | 16 juillet 2006 à 22:13
Les Poètes selon Léo Ferré:
… Ils mettent des couleurs sur le gris des pavés
Quand ils marchent dessus ils se croient sur la mer
Ils mettent des rubans autour de l'alphabet
Et sortent dans la rue leurs mots pour prendre l'air …
… Ce sont des drôl's de typ's qui regardent les fleurs
Et qui voient dans leurs plis des sourires de femme
Ce sont de drôl's de typ's qui chantent le malheur
Sur les pianos du cœur et les violons de l'âme …
… Ils ont des paradis que l'on dit d'artifice !
Pas sûr ! La vraie vie n’est pas ailleurs elle est bien ainsi non ?
Amicizia
Guidu ________
Rédigé par : Guidu | 17 juillet 2006 à 22:56