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L’ÎLE EST FEMME
« L’île est femme de toutes ses mères, filles, sœurs, épouses qui ne se redressent que pour tant fixer l’horizon d’Ouest, qu’il paraît près de se dissoudre et de laisser voir, enfin, la voile attendue jusqu’à l’hallucination. L’homme, où est l’homme en ce lieu ? Non celui qui est en graine ou, à l’autre bout de la vie, celui que l’âge féminise, mais l’homme fait, dans sa stature d’arbre ? Aurait-il déserté ? Mais non, il s’est hasardé en pays ennemi, aussitôt pris dans une mêlée de vagues ; il fait campagne dans l’immensité mâle du flot et du vent conjugués – dans une barque, un bateau, un navire à contours de vulve !...
L’île est féminine comme la solitude, l’attente, l’espérance, l’angoisse, la prière, la supplication, la douleur, les larmes, l’amertume et la résignation. Et féminines, l’église et sa pénombre étiolée – de tout cela. »
François Solesmes, L’Île même, Encre marine, 2005, page 80.
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FRANÇOIS SOLESMES
Voir aussi :
- (sur artslivres.com, n° 27, 15 juin 2006) un entretien avec François Solesmes ;
- (sur Terres de femmes) François Solesmes/Je choisis l’île.
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