Source PAMPA Dov’ero ? Io ero in piedi : Io ero in piedi : sulla pampa nella corsa dei venti, in piedi sulla pampa che mi volava incontro : per prendermi nel suo mistero ! Un nuovo sole mi avrebbe salutato al mattino ! Io correvo fra le tribù indiane ? Od era la morte ? Od era la vita ? E mai, mi parve che mai quel treno non avrebbe dovuto arrestarsi : nel mentre che il rumore lugubre della ferramenta ne commentava incomprensibilmente il destino. Poi la stanchezza nel gelo della niotte, la calma. Lo stendersi sul piatto di ferro, il concentrarsi nelle strane costellazioni fuggenti tra lievi veli argentei : e tutta la mia vita tanto simile a quella corsa cieca fantastica infrenabile che mi tornava alla mente in flutti amari e veementi. La luna illuminava ora tutta la Pampa deserta e uguale in un silenzio profondo. Solo a tratti nuvole un po’ scherzanti colla luna, ombre improvvise correnti per la prateria e ancora una chiarità immensa e strana nel gran silenzio. Dino Campana, Pampa (extrait), Canti orfici, Vallecchi, 1928. Deuxième édition. Où étais-je ? Moi j’étais debout : Moi j’étais debout : sur la pampa dans la course des vents, debout sur la pampa qui volait à ma rencontre : pour me prendre dans son mystère ! Un nouveau soleil me saluerait au matin ! Je courais parmi les tribus indiennes ? Ou était-ce la mort ? Ou était-ce la vie ? Et jamais, il me parut que jamais ce train ne devrait s’arrêter : cependant que le bruit lugubre des ferrailles en commentait incompréhensiblement le destin. Puis la fatigue dans le gel de la nuit, le calme. S’étendre sur le plateau de fer, se concentrer dans les étranges constellations fuyant entre de légers voiles argentés : et toute ma vie si semblable à cette course aveugle fantastique irréfrénable qui me revenait à l’esprit en flots amers et véhéments. La lune illuminait maintenant toute la Pampa déserte et égale dans un silence profond. Seulement par à-coups des nuages jouant un peu avec la lune, des ombres soudaines courant à travers la prairie et encore une clarté immense et étrange dans le grand silence. Dino Campana, Pampa (extrait), Chants orphiques, L’Âge d’homme, 1998, pp. 116-117. Traduits de l’italien et présentés par Christophe Mileschi. |
DINO CAMPANA Source ■ Dino Campana sur Terres de femmes ▼ → L’enfance naît → O, Sicilienne arrogante → 28 juillet 1916 | Lettre de Sibilla Aleramo à Dino Campana → 25 avril 1917 | Lettre de Sibilla Aleramo à Dino Campana ■ Voir aussi ▼ → (sur Letteratura italiana Einaudi) l'édition intégrale (en italien) des Canti orfici → (sur Google Livres) de longs extraits de l'édition bilingue (ci-dessus) des Canti orfici → Iris Llorca, Le voyage : un parcours initiatique dans l’écriture des Canti orfici (Journée d'Etude Poésie-Prose : Allers-Retours du 5 mars 2005. Université de la Sorbonne Nouvelle - Paris III) |
Retour au répertoire du numéro de juillet 2006
Retour à l' index des auteurs
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.