Il y a cinquante ans, dans la nuit du 1er au 2 juin 1970, mourait le poète Giuseppe Ungaretti.
Giuseppe Ungaretti est né le 10 février 1888 à Alexandrie (Égypte), de parents originaires de Lucca. Durant toute son adolescence égyptienne, il fréquente les milieux intellectuels français et italiens, ses principales lectures portant sur Leopardi, les poètes symbolistes, Mallarmé et Nietzsche. Venu suivre ses études à Paris de 1912 à 1914, il prend pension dans un petit hôtel de la rue des Carmes, s’inscrit à la Sorbonne, suit les cours de Henri Bergson au Collège de France, fréquente les cafés littéraires et les milieux d’avant-garde français (Braque, Cendrars, Modigliani, Picasso,...) et italiens (les futuristes Boccioni, Marinetti, Palazzeschi,...), et se lie d’amitié avec Guillaume Apollinaire. Enrôlé volontaire comme simple soldat durant la Première Guerre mondiale, mais aussi poète révolutionnaire, il publie à Udine en 1916 son premier recueil, Le Port enseveli (Il Porto sepolto), ouvrant la voie au courant poétique dit « hermétique ». Au lendemain de la guerre, alors qu’il est le correspondant à Paris du Popolo d’Italia (le journal de Mussolini) et travaille pour l’ambassade d’Italie, il publie La Guerre (1919), recueil qu’il écrit directement en français et dédie à Apollinaire. A Paris, il fait la rencontre d’André Breton et de Philippe Soupault, mais aussi de Jean Paulhan, avec lequel il entretiendra une importante correspondance. Il contribue notamment à la création de la revue rationaliste L’Esprit Nouveau (Le Corbusier/Ozenfant), et collabore à la revue surréaliste Littérature. Installé à Rome à partir de 1921, il travaille au ministère des Affaires étrangères, participe aux activités du groupe de la Ronda (Baldini, Barilli, Cardarelli), tout en écrivant pour les revues littéraires Tribuna et Commerce (la revue fondée en 1924 à Paris par Marguerite Caetani). En 1925, Ungaretti signe le Manifeste des intellectuels fascistes (son adhésion naïve et non idéologique au fascisme n’étant qu’un « égarement passager » auquel mettra fin la montée du nazisme) et se rapproche des artistes et hommes de lettres romains (Scuola di via Cavour), parmi lesquels Leonardo Sinisgalli. Au début des années 1930, il collabore à la Gazzetta del popolo, et devient le chef de file de la jeune génération des poètes hermétiques. Il publie en 1931 le recueil L’Allégresse (L’Allegria), et, en 1933, Sentimento del Tempo (Sentiment du temps). Professeur de littérature italienne à l’Université de São Paulo à partir de 1936, son séjour au Brésil est endeuillé par la mort en 1939 de son tout jeune fils Antonietto, deuil qui lui inspirera les vers du recueil La Douleur (Il Dolore, 1947). Rentré dans son pays en 1942, il obtient une chaire de littérature italienne à l’université de Rome, où il enseigne jusqu’en 1959. Durant les dernières années de sa vie, il est notamment "visiting professor" à l’Université Columbia de New York et est fêté par les intellectuels et artistes de la Beat Generation (Greenwich Village). Il meurt à Milan le 2 juin 1970. L’intégralité de l’œuvre poétique d’Ungaretti a été rassemblée de son vivant sous le titre Vie d’un homme (Vita d’un uomo. Tutte le poesie, 1969). Ungaretti est aussi l’auteur d’essais critiques et de traductions (Racine, Shakespeare, Góngora, Mallarmé, Rilke, T.S. Eliot et William Blake), publiés à part, mais toujours sous le titre Vie d’un homme. |
GIUSEPPE UNGARETTI ■ Giuseppe Ungaretti sur Terres de femmes ▼ → 10 février 1888 | Naissance de Giuseppe Ungaretti → 7 février 1915 | Giuseppe Ungaretti → 16 février 1917 | Giuseppe Ungaretti, Naufragi → 9 juillet 1932 | Giuseppe Ungaretti, Carnets italiens → 29 janvier 1933 | Giuseppe Ungaretti, Carnets italiens → 16 janvier 1950 | Lettre de Giuseppe Ungaretti à Jean Paulhan → 12 septembre 1966 | Giuseppe Ungaretti, Dialogo ■ Voir | écouter aussi ▼ → (sur ina.fr) une exceptionnelle émission d'Archives du XXe siècle sur Giuseppe Ungaretti en deux parties (16/05/1971 - 57min49s) et (23/05/1971 - 45min13s) Pour voir/entendre Giuseppe Ungaretti disant à voix haute « Sono una creatura » (+ Ungaretti parle d'Ungaretti, en italien ; vidéo de la RAI), cliquer ICI |
Retour au répertoire du numéro de juin 2006
Retour à l' index de l'éphéméride culturelle
Retour à l' index de la catégorie Péninsule (littérature et poésie italiennes)
Retour à l' index de la catégorie Zibal-donna
Retour à l' index des auteurs
Ce matin, en me réveillant, je me suis récité "Prière", que j'ai récemment lu dans Vie d'un homme, publié chez Poésie/Gallimard. Et voici qu'il apparaît sur cette page de votre site, que je suis heureux de découvrir. Plaisir de lire ce poème en italien. Merci.
Stéphane, dimanche 8 mai 2011, 9h33.
Rédigé par : Stéphane | 08 mai 2011 à 09:35