Né à Münchenbuchsee, près de Berne, le
18 décembre 1879, le peintre suisse
Paul Klee meurt à Locarno le
29 juin 1940.

Paul Klee, Death and Fire, 1940.
Centre Paul Klee, Berne, Suisse.
Source Image : Mark Harden's Artchive
Ce n’est pas pour rien que Paul Klee est considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands coloristes de l’histoire de la peinture. Lui-même avait déclaré : « La couleur et moi ne faisons qu’un. Je suis peintre. » Un peintre peu ordinaire, doué d’une inépuisable créativité, aimant manipuler les lignes, désamorçant les sujets graves avec beaucoup d’humour.
Généralement évoqué dans des aquarelles de petits formats, l’univers de Klee est un univers onirique où se croisent et se rencontrent symboles colorés, animaux fantasques et éléments du cosmos, architectures, astres et signes, runes. Mais aussi des visages et des corps à peine esquissés. Proches de l’abstraction. Un univers mystérieux, habité par la poésie. Parmi les œuvres les plus marquantes de cette période féconde, on peut citer : Senecio (1922), Villas florentines (1926), Le Poisson d’or (1926). Mais aussi les « exercices » des « carrés magiques ». Puis, plus tard, en 1934, Diane au vent d’automne.
Au début des années 1930, le peintre, alors à l’apogée de sa carrière, est inquiété par le ministère de la Propagande nazie. Pour toutes les œuvres non conformes à « l’esprit de la nouvelle Allemagne », l’heure est aux autodafés. Paul Klee quitte l’Allemagne et trouve refuge en Suisse, son pays d’origine. Touché par les affres d’une longue et éprouvante maladie, Paul Klee, alors parvenu au terme de sa vie, transpose dans une œuvre comme La Mort et le Feu (1940), les stigmates de la souffrance, tant morale que physique.
Nourrie de multiples expériences, l’œuvre de Paul Klee échappe à toute tentative de classification. Elle n’en constitue pas moins l’un des jalons majeurs de l’art contemporain.
La lecture de quelques lignes des Esquisses pédagogiques de Paul Klee offre au lecteur les sujets d’une réflexion sur l’origine de toute création. A partir de ces horizons, on peut envisager de couvrir l’univers. Se pose alors la première question que le peintre donne à voir en réponse. Ainsi, par ce trait singulier, il est l’artiste en marge de l’histoire, cet artiste rare (peut-on en compter un par siècle) qui interroge simplement moins l’histoire que l’art. Cette perspective renverse donc l’échelle des valeurs par de petits travaux qui ne prétendent rien concernant leur format, et la matière, souvent moins noble, suit cet ascendant. Enfin, c’est à son nom que ramènent ces lignes, quand les fils des pages glissent à nos mains.
Rédigé par : Cordesse | 30 juin 2006 à 20:21