Le 14 juin 1925 est inaugurée dans la galerie de Gustav Friedrich Hartlaub à Mannheim la première exposition consacrée à la Nouvelle Objectivité (Neue Sachlichkeit). Avec des œuvres de Max Beckmann, Georg Grosz et Otto Dix.
Otto Dix,
Portrait de la danseuse Anita Berber, 1925
Source
Réaction contre l’expressionnisme tourmenté d’après guerre, la Nouvelle Objectivité privilégie le retour au réalisme et favorise l’émergence de trois grands principes : vérité, exactitude, rigueur. Enthousiasmés par les nouvelles techniques, les artistes de la Nouvelle Objectivité rejettent les oppositions traditionnelles objet d’art/objet industriel. Promouvant au rang d’objet d’art, l’objet de la vie quotidienne. Et plus largement tout ce qui s’inscrit dans la réalité sociale. Usines, entrepôts, bordels, « rues sans joie »…
C’est à l’historien d’art Gustav Friedrich Hartlaub (1884-1963), directeur de la Kunsthalle à Mannheim, que l’on doit la terminologie de Nouvelle Objectivité. Dont les noms de Max Beckmann, Georg Grosz ou Otto Dix illustrent le courant vériste (par opposition au courant néo-classique).
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
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Merci chère Angèle pour cette éphéméride !
A propos de Max Beckmann, je voudrais rappeler qu’il a été victime comme tant d’autres de la scandaleuse persécution de la démence nazie qui l’a conduit à fuir l'Allemagne dès le premier jour où il entendit le discours d'inauguration de l'exposition "Art dégénéré" (Entarte Kunst), organisée par les propagandistes paranoïaques que l’on sait et où, à son insu, figuraient dix de ses oeuvres.
En voici quelques-unes sur le site de la Tate Modern
Amicizia
Guidu _____
Rédigé par : Guidu | 15 juin 2006 à 12:06
On a le droit de ne pas tout aimer mais on a le devoir et le plaisir de remercier les esprits féconds et les puits de culture que sont Angèle, Guidu et Yves. Voilà.
Amitiés,
Rédigé par : Pascale | 16 juin 2006 à 11:00
Merci à Pascale et à Guidu de leur visite. Oui, on peut ne pas aimer Dix, Beckmann ou Grosz.
Moi, j'aime bien cette toile d'Otto Dix, pour son côté provocateur et son ambiguïté, toute germanique! Sa dureté m'attire. Pour les oeuvres de Max Beckmann, c'est autre chose. Elles sont très dures aussi, mais sans distanciation. Très douloureuses, très noires. Je me souviens du malaise extrême dans lequel je me suis trouvée plongée, lors de la rétrospective proposée à Beaubourg en 2003. Je crois pourtant qu'il n'est pas possible de faire l'impasse sur le regard qu'un peintre tel que Beckmann pose sur son époque. Le regard d'un témoin torturé. Qui dérange et met le spectateur au bord du gouffre.
Rédigé par : Angèle Paoli | 17 juin 2006 à 00:29