Primé le 23 mai 1963 au festival de Cannes, Le Guépard sort sur les écrans parisiens le 14 juin 1963. Après plusieurs mois de tournage en Sicile et à Rome. Claudia Cardinale (Angelica) et Alain Delon (Tancredi) dans Le Guépard Source Inspiré du Gattopardo, roman de Giuseppe Tomasi Principe di Lampedusa (mort à Rome le 23 juillet 1957), le film de Luchino Visconti (1906-1976) est soutenu par une distribution brillante : Burt Lancaster dans le rôle du prince Salina, Alain Delon dans le rôle de Tancredi, Claudia Cardinale dans le rôle d’Angelica. Scénario, découpages et dialogues ont nécessité l’intervention autour de Luchino Visconti de plusieurs scénaristes : Suso Cecchi D’Amico, Enrico Medioli, Pasquale Festa Campanile et Massimo Franciosi. Visconti a fait appel à Nino Rota pour la musique. Et la valse, une valse inédite de Giuseppe Verdi, est dirigée par Franco Ferrara. En 2010, le film a été restauré en partenariat avec la Cineteca di Bologna, L’Immagine Ritrovata, la Film Foundation, Pathé, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, Twentieth Century Fox et le Centro Sperimentale di Cinematografia-Cineteca Nazionale. Il a été projeté en avant-première du festival de Cannes 2010. Le Guépard, un titre métaphorique qui réunit dans son blason une figure trinitaire. Le « Guépard », c’est d’abord le prince Salina, la figure centrale du roman. Le dernier prince d’une longue lignée mise à mal par les progrès de l’histoire et menacée par la modernité. Derrière la silhouette noble et douloureuse du prince, il est aisé de voir se profiler la figure de l’auteur lui-même, Giuseppe Tomasi, prince de Lampedusa. Les mêmes fissures lézardent leurs deux destinées jumelles. Enfin vient Visconti. Qui tente de conjurer le quotidien d’un monde « ignoble » en se lançant dans le tournage du Guépard. « Je ne pleure pas sur un monde passé qui s’écroule, déclare Visconti. Je voudrais que le monde se transforme plus vite. » Un film en forme de défi. Dans lequel Visconti a d’ailleurs failli jouer le rôle de Salina. Ce qui faisait dire à Alain Delon que le prince c’était lui et que le film était son autobiographie. Au cœur de ce désenchantement (qui prend naissance dans les années 1860) éclot la beauté sublime d’Angelica, qui hypnotise le vieil aristocrate. Sensible à la fraîche sensualité de cette riche plébéienne. Angelica incarne, dans l’âme déchirée du prince, les promesses d’un avenir neuf. La magie de leur rencontre trouve son acmé au cours du bal. Lorsque Salina et Angelica s’élancent dans une valse qui les laisse seuls en piste sous les regards admiratifs de l’assistance muette. De ce moment d’éblouissement, le prince ne sortira pas indemne. La jeune fille est destinée à Tancrède, son cynique neveu. Il ne reste plus au grand homme que la solitude. C’est dans la contemplation des froides mais fidèles étoiles qu’il trouve la force de se résigner à la mort. Angèle Paoli D.R. Texte angèlepaoli |
IL GATTOPARDO Site Visconti ■ Luchino Visconti sur Terres de femmes ▼ → 15 juin 1942 | Début du tournage d’Ossessione → 5 janvier 1952 | Sortie à Paris de La Terre tremble → 2 octobre 1952 | La Locandiera de Goldoni → 6 septembre 1965 | Lion d’or du festival de Venise : Vaghe stelle dell’Orsa → 15 décembre 1989 | Mort de Silvana Mangano (notice sur Violence et passion) ■ Voir | écouter aussi ▼ → le site (en italien) entièrement dédié à Luchino Visconti et à son œuvre → (sur le site de la Cinémathèque française) une fiche bio-filmographique sur Luchino Visconti, dont une fiche sur Le Guépard → la fiche du film Il Gattopardo sur le site Visconti → (dans Le Monde des livres du 10 mai 2007) un article de Pietro Citati sur Lampedusa : « Lampedusa, le prince du crépuscule » [=>Fichier en .doc] → (sur Daylymotion) un extrait du Guépard ▼
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Bonjour Angèle!
Il Gattopardo, un de mes films aimés...
J'ai besoin de soleil:)
Rédigé par : allegra | 23 mai 2006 à 12:14
Lorsque Delon avait encore la cruelle élégance d'un fauve...
Amitiés.
Rédigé par : Pascale | 23 mai 2006 à 20:50