Image, G.AdC
ET QUEL SOUFFLE DE BLEUETS
Il y avait entre les mots un long
sable de silence et l’on courait pieds
nus comme des enfants saoulés de vent
jusqu’aux falaises bleues avant de
rouler sur la pente infinie de la mer.
***
Mais quel chant pour l’étoile
mise au monde et quel souffle de
bleuets ? Cette femme qui passe est
choisie pour le sacre. Elle donne son
visage à la source brûlée et ses mots
font silence.
***
Et vous perdue dans les
feuillages d’ailes, sur les lèvres du
messager, qu’avez-vous lu ? Quel cri de
faim, quels mots de songe ?
Ne brûlez pas la joie qui vous
garde, ô mon amour, qui avancez pour
un règne de neige.
***
Matin calme. La jeune femme
embrasse le petit visage et le tourne
lentement vers la montagne bleue et
c’est comme si l’on voyait le monde
à sa naissance, comme si le cœur des
choses allait battre toujours.
André Rochedy, Chants de la traversée, L’arbre à paroles, Amay, 1999, pages 51-54.
NOTICE BIO-BIBLIOGRAPHIQUE
André Rochedy (mort le 9 août 2006) est né en 1942 à Saint-Agrève (Ardèche) et a été professeur de lettres à Lyon. Il a publié, notamment pour L’arbre à paroles et pour Cheyne-Editeur, de nombreux recueils poétiques, dont :
• Descendre au jardin, Cheyne, 1987, illustrations de Martine Mellinette ;
• D’un passage d’oiseaux, L’arbre à paroles, 1990 ;
• Fils du Soleil, L’arbre à paroles, 1991 ;
• Pour le violet des roses, Cheyne, 1992 ;
• L’homme descend du songe, L’arbre à paroles, 1992, illustrations et mise en page d'Annie Gaukems ;
• Le Chant de l’oiseleur, Cheyne, 1993, illustrations de Martine Mellinette ;
• Dans la mémoire du jour, L’arbre à paroles, 1995 ;
• Dans la main du vent, suivi de L’ange la nuit, Voix d’encre, 1999;
• L'Enfant du songe, L'arbre à paroles, 2001 ;
• Ma maison, c’est la nuit, Cheyne, 2002, illustration de Martine Mellinette.
André Rochedy a également collaboré à de nombreuses revues : Faire-part, Voix d’encre, Poésie-Rencontres, Arpa Laudes, Lieux d’être, La Sape, Rétroviseur, Paradiso, L’Arbre à paroles… André Rochedy a aussi été lauréat du prix de Poésie Jeunesse 2002 pour son recueil : Des étoiles dans mon sac à pain. Il a notamment travaillé avec les peintres Santamouris (Dans la main du vent) et Kijno (Noctuaire, 1987, et Par le violet des roses).
Angèle, j'avais loupé ton premier billet en août, merci de faire ce rappel qui me permet de découvrir André Rochedy. Je vais tenter de me procurer ses mots qui déjà me parlent tant.
Rédigé par : chrysalide | 05 avril 2006 à 21:24
Merci, Chrysalide. C'est un grand poète en effet. De ceux qui m'habitent durablement. Un poète qui écrit selon son coeur, avec sa musique propre. Un poète vrai.
Rédigé par : Angèle Paoli | 05 avril 2006 à 21:57