Le 3 avril 1897, le peintre Gustav Klimt (1862-1918) fonde, avec des peintres et architectes de même sensibilité, l’Union des Artistes Figuratifs qui donnera naissance à la « Sécession viennoise ». Parmi ces artistes figurent des architectes tels que Otto Wagner (1841-1918), Josef Maria Olbrich (1867-1908) et Josef Hoffmann (1870-1956).
Détail d’une façade d’immeuble construit en 1898-1899
par Otto Wagner au 38 de la Linke Wienzeile (Vienne, Autriche).
Le stuc doré est de Koloman Moser.
Dès la fondation de l’Union des Artistes Figuratifs , Gustav Klimt se sépare officiellement de la « Künstlerhaus », la Maison des artistes. Klimt renonce à l’espace illusionniste pour affirmer la surface bidimensionnelle où lignes, rythmes et couleurs s’organisent et se répondent dans l’exubérance ornementale. Un espace dans lequel la femme occupe une place privilégiée : Le Baiser, 1907-1908 (Österreichische Galerie, Vienne); Salomé, 1909 (Ca' Pesaro, Galleria Internazionale d'Arte Moderna, Venise).
En janvier 1898, le groupe des dissidents publie la revue de la Sécession viennoise Ver Sacrum, le Printemps sacré, un véritable manifeste artistique. C’est aussi en 1898 qu’a lieu la première Exposition de la Sécession viennoise. La seconde exposition est inaugurée en novembre de la même année dans la Maison de la Sécession, construite en 1896 par Josef Maria Olbrich.
Formé à l’école des Arts Décoratifs de Vienne, Gustav Klimt a réalisé de nombreuses décorations murales révélatrices de son style. L’artiste y affirme de nouvelles conceptions qui l’ont conduit à rompre avec l’art traditionnel de son pays, très ancré dans l’historicisme académique. La bourgeoisie viennoise s’est beaucoup offusquée de l’érotisme qui s’exprime dans l’œuvre du peintre. Là où la sensibilité de Klimt cherchait à figurer une allégorie de la fragilité, le public de son époque n'a vu que pornographie. Une divergence de points de vue qui n’a pu que renforcer l’incompréhension des contemporains de Klimt à l'égard du peintre.
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
Voir aussi : - (sur artchive.com) Gustav Klimt. |
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Josef Hoffman est justement à l'honneur en ce moment même au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Celui-ci accueille en effet une exposition consacrée à la "Wiener Werkstätte", fondée en 1903 par Josef Hoffman et Koloman Moser dans le but de créer des objets utilitaires et dont l'esthétique soit inspirée par les mouvements artistiques contemporains (parmi lesquels la Sécession viennoise).
Cette exposition fait également la part belle au Palais Stoclet, chaussée de Tervuren, que Josef Hoffman a conçu dans ses moindres détails (y compris le mobilier et les décorations murales...). C'est jusqu'au 28 mai. Pour plus d'informations, voir le site du Palais des Beaux Arts.
Je me trouve pour le moment beaucoup trop loin de Bruxelles pour pouvoir visiter cette exposition et vous livrer une impression personnelle, mais je crois qu'elle peut intéresser les lecteurs belges et français de Terres de femmes. D'autant que le Palais des Beaux-Arts est un des chefs-d'oeuvre de Victor Horta et de l'Art Nouveau Belge, et qu'il mérite largement une visite à lui tout seul !
Rédigé par : Anne | 06 avril 2006 à 21:37
Merci infiniment à toi, Anne, de mettre en avant cet événement exceptionnel. Je mets en lien le dossier pédagogique de l'expo, à laquelle (telle que je la connais) Angèle se rendra sûrement. Je pense que ce serait une bonne idée qu'elle puisse faire un compte-rendu. Je lui en parlerai. Et si tu nous donnais de temps en temps des infos culturelles du Québec ? Sais-tu qu'il y a presque 15% de lecteurs nord-américains sur Terres de femmes ?
Rédigé par : Webmestre de Tdf | 07 avril 2006 à 01:12