Le 21 avril 1960, le président de la République fédérative du Brésil, Juscelino Kubitschek, inaugure Brasilia.
Œuvre de l’architecte brésilien Oscar Niemeyer (né à Rio de Janeiro en 1907), la nouvelle capitale fédérale du Brésil s’est implantée à 1 000 km de Rio de Janeiro, sur un vaste plateau désertique jusqu’alors voué à la transhumance.
C’est sous le mandat de Juscelino Kubitschek - à partir de 1957 - que prend forme l’idée, déjà présente dans les esprits dès le XVIIIe siècle, d’édifier, à l’intérieur des terres, une capitale susceptible de désengorger les grandes villes du littoral.
Chargé de la construction de la plupart des bâtiments officiels, Oscar Niemeyer respecte le tracé du plan-pilote de la ville, à forme d’oiseau, conçu par Lucio Costa (1902-1998), architecte et urbaniste brésilien d’origine française.
La ville est organisée à partir de deux axes qui se coupent, formant une croix. Le long de l’axe principal, réservé aux édifices gouvernementaux, se trouve la place des Trois-Pouvoirs autour de laquelle se répartissent le palais du Gouvernement, le palais de Justice ainsi que les gratte-ciel qui abritent les bureaux législatifs : la coupole convexe du Sénat, celle concave de l’Assemblée nationale. Viennent ensuite l’allée des ministères, la cathédrale circulaire, le théâtre, le quartier des banques, les commerces, les hôtels et la tour de la télévision. Les « ailes » sont réservées aux immeubles résidentiels et aux ambassades étrangères.
Source
L’ensemble de cette gigantesque réalisation, qui allie audace, élégance et légèreté, est d’une grande réussite plastique. Résolument moderne, l’architecte privilégie cependant le modèle méditerranéen des édifices à portique, tirant ainsi le meilleur parti de l’alliance de la tradition avec la modernité.
Reliée à la côte par des routes en étoile qui sillonnent l’ensemble du territoire, Brasilia symbolise l’unité du Brésil. La plus célèbre de ces routes est celle qui rejoint Bélem, soit 2 000 km de routes tracée à travers la forêt amazonienne à partir de Brasilia. Aux alentours de la capitale se sont développées des « villes satellites » très animées.
Brasilia est considéré aujourd’hui comme l’une des réalisations les plus abouties (mais aussi l'une des plus utopiques) de l’urbanisme du XXe siècle.
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
Ci-après : - un lien pour visiter et comprendre le travail de Oscar Niemeyer à Brasilia ; - un entretien avec Oscar Niemeyer. |
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Ce commentaire averti donne une idée de l'immensité du pays. Plus de 40 ans plus tard, Brasilia est-elle toujours aussi rayonnante, a-t-elle bien vieilli ? On sait les tourments qu'ont encouru certaines créations célèbres des années 50 et 60, je pense notamment à certains travaux de Le Corbusier...
Rédigé par : pascale | 21 avril 2006 à 15:34
Brasilia, c'est très moche _________
C’est ce que dit un certain Bob dans son blog : Les aventures de Bob au Brésil !
"… Je connaissais déjà la ville, car je m'y étais rendu lors de mon premier voyage au Brésil, en 2002, avec mes compères Hervé et Patrick. Je n'en avais pas gardé un souvenir impérissable, mais je me suis dit qu'il ne fallait pas rester sur une première impression, et que passer ici sans visiter, ça serait dommage. Malheureusement, je dois confirmer ma première impression, à un détail près : cette fois-ci, il fait beau. Brasilia est paradoxalement la grande ville du Brésil où l'on voit le moins de tours : l'habitat est essentiellement horizontal, ce qui fait plus penser à une immense banlieue qu'à une véritable ville. Je le confirme et je suis au regret de le dire : Brasilia, c'est très moche. La ville futuriste dont ont rêvé Juscelino Kubitschek, Oscar Niemeyer et Lucio Costa est en fait tristement ordinaire…. "
Le texte intégral ICI
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Moi qui suis Architecte, j’aime beaucoup le "Style" de Niemeyer mais sur son "Urbanisme", j’ai des doutes !
Et avec l’expérience j’ai appris que :
Nous ne savons pas encore faire le bonheur de tous_______
Satisfaire les besoins d’abri des humains est une nécessité biologique, tandis que traduire son aspiration à la transcendance est une quête ! Œuvrer dans un champ qui honore les nécessités et qui proclame des espérances, c'est bien être Architecte dans n’importe quelle époque ou n'importe quel lieu, avec n'importe quel outil, mais c’est, avant tout, être humain, doué d’âme ou de raison, peu importe.
Outils ? Les Egyptiens traçaient-ils des plans ? Sont-ce vraiment les Grecs qui ont inventé la trigonométrie ? A-t-on retrouvé les esquisses des Aztèques ? Avant Masaccio, pouvait-on concevoir en 3D ? Le volume résulte-il vraiment du plan ?
Oui, l’Architecture est anthropologie et inversement l’anthropologie peut se pencher sur l’Architecture ! Depuis la nuit des temps et jusqu’à leur fin, les bannières, les frontières, les siècles, n’ont pas empêché les humains de décorer leurs cavernes et ne les empêcheront pas non plus de rêver aux étoiles ! La NASA (sorte de clergé moderne) sur ce sujet est un bon commanditaire (un maître d’ouvrage) pour des songes chimériques d’acier à déplacer à la vitesse de la lumière (les cathédrales du troisième millénaire).
Pour l’instant, nous ne savons que franchir le mur du son et décoder l’antimatière. Nous ne savons pas encore faire le bonheur de tous !
Les taoïstes ont bien inventé la poudre en cherchant l’immortalité, eux qui par la voix de Lao Tseu disaient :
"Bien que trente rayons convergent au moyeu
c’est son vide médian qui fait avancer le char.
Les vases sont faits d’argile,
mais c’est du vide interne que dépend leur usage.
Une maison est percée de portes et de fenêtres,
mais c’est le vide encore qui permet l’habitat.
Ainsi, l’être a des aptitudes
que le non-être emploie. "
Picasso s’est trompé, ce n’est pas "la trouve" qui importe, c’est bien "la cherche" !
Cherchons ! Encore et encore !
Amicizia
Guidu _______
Rédigé par : Guidu | 21 avril 2006 à 17:09
Je vis à Brasilia depuis deux ans, et je peux vous dire que la ville est triste à mourir.
Je ne déménage pas encore, ma femme est de Brasilia, et, vous comprenez, c'est ou vivre ailleurs ou divorcer.
Cette ville est une MERDE TOTALE.
Les gens sont séparés, super égoiste,, froids, distants, vraiment triste, c'est le seul endroit au Brésil où je ne me sens pas au Brésil.
J'aimerais vous dire le contraire mais ce n'est pas le cas.
Passer 3 jours à Brasilia, ok, y vivre c'est une autre histoire.
Les gens de Brasilia ressemblent à des clones, certains Brésiliens disent en plaisantant que Brasilia est une ville de playmobil !
Brasilia a oublié les hommes, elle les a séparés !
Il y a des quartiers (quadras) de fonctionnaires, des quadras d'ingénieurs, et ainsi de suite, tout le monde est séparé, les riches vivent à Lago sul, Lago norte, Sudoeste, les petits et moyens fonctionnaires (69% de la ville) vivent à Asa norte et Asa sul, les pauvres vivent dans les périphéries qui sont les villes type township qui entourent Brasilia;
La séparation des classes est totale !
Le pire c'est qu'elle est dans la tête aussi !
Je ne pensais pas que c'étais possible au Brésil, vu la mixité.
Malheureusement le fric, le désir de gagner de l'argent à tout prix, la rage de s'en sortir fait que les gens de Brasilia sont durs entre eux, froids, méfiants, ...................pas du tout comme on peut imaginer les Brésiliens.
Brasilia un rêve brisé!
Pourtant cela pourrait être différent, même Rio avec toute sa violence est plus agréable à vivre.
Je me demande ce que je vais faire, marié à une brésilienne qui ne jure que par cette ville, je me sens dans un drame cornélien, je ne vais comme même pas finir ma vie dans cette ville de fous!
Si vous pensez vivre au Brésil, allez avec calme, ne précipitez pas les choses, et si c'est à Brasilia, prenez encore plus de temps, le temps sera le meilleur conseiller.
Flo de Brasilia,
bien à vous tous.
Rédigé par : FLO | 21 août 2008 à 23:58