VOCE ISULANA
« Passagère du vent
l’île emmurée murmure
murmures de l’oubli
murmures d’outre-monts
et d’outre-mer murmures.
À l’assaut des tempêtes
elle offre sa carène
gonfle ses âpres flancs
fait chanter ses voilures
hisse haut le pavois
de ses fières souffrances
et l’écho du torrent
à l’abri des regards
panse ses plaies secrètes
balancées par les pins.
Alors arrimée
à jamais
à sa rive sauvage
surgit la voix
de ceux qui se sont tus. »
Angèle Paoli, Écrin noir, A Fior di Carta Éditions, Barrettali (Haute-Corse), 2007, p. 46.
D.R. Texte angèlepaoli/A Fior di Carta
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Alors arrimée
à jamais
à sa rive sauvage
surgit la voix
de ceux qui se sont tus...
...Alors on se mêle aux autres
à ceux qui veillent en silence
ceux qui attendent
l’étourdissement des passions
l’élan des songes
on se mêle à ceux qui tissent
avec nous la vie…
Alors on raconte
on se raconte à voix chuchotée
on dit la fulgurance
des jours
telles des perles sur fil
fragile fragile…
Rédigé par : Nobody | 05 mars 2006 à 19:32
C'est pour moi ? Merci beaucoup, Angèle!
Rédigé par : Ouchy | 05 mars 2006 à 19:38
Angèle,
Si l'on peut dire que les femmes portent en elles les liens qui tissent la vie, elles savent aussi se reconnaître en tant que mères primordiales et source première avec la nature; et vos mots, l'esprit de ce qui les anime m'a touchée, pour plusieurs raisons : tout d'abord je viens moi aussi d'une île, la Sicile, que vous connaissez apparemment bien, qui me donne l'énergie et l'esprit pour mon travail puisque je suis peintre et plasticienne.
J'ai, comme beaucoup de mes amies, une conscience aiguë de ce qui peut circuler et être partagé, que ce soit par la peinture, l'écriture, en tous les cas beaucoup grâce à l'expression que chacune choisit, et qui nous donne de la force et l'acuité de ce qui se joue autour de nous, et que nous pouvons, même de façon modeste, préserver.
Et il me semble que, vous en Corse, moi aujourd'hui en Provence, d'autres que nous pouvons partager, apprendre, et sourire...
Cordialement,
Liliana De Vito
Rédigé par : Liliana De Vito | 06 mars 2006 à 12:01
" … Alors arrimée à jamais à sa rive sauvage…" voilà qui pourrait s’illustrer comme ceci aussi !
Et en échos:
DALLA PACE DEL MARE LONTANO*
(Parole di R.Kunstler , Musica di R.Kunstler e S.Cammariere)
Dalla pace del mare lontano
Fino alle verdi e trasparenti onde
Dove il silenzio non ha più un richiamo
E tutto si confonde
Dalle lagune grigie e nere
Dal faticare senza riposo
Dalla sete alla fame allo spavento
Al più segreto tormento
Avemmo padri avemmo madri
Fratelli amici e conoscenti
Ed imparammo a dare un nome nuovo
Ai nostri sentimenti
E così un giorno a camminare
Sopra la terra sotto al sole avaro
Per un amore che sembrava dolce
E si è scoperto amaro
Ma è solo un'eco nel vento
Nel vento che mi risponde
Venga la pace dal mare lontano
Venga il silenzio dalle onde
E in mezzo al mare c'è un punto lontano
Molto lontano dalle case e dal porto
Dove la voce delle cose più care
E' solo un ricordo
Ma da quel punto in poi
Non si distingue più
La linea d'ombra confonde
Ricordi e persone nel vento
Avemmo padri avemmo madri
Fratelli amici e conoscenti
Ed imparammo a dare un nome nuovo
Ai nostri sentimenti
E così un giorno a camminare
Sopra la terra sotto al sole avaro
Per un amore che sembrava dolce
E si è scoperto amaro
Ma è solo un'eco nel vento
Nel vento che mi risponde
Venga la pace dal mare lontano
Venga il silenzio dalle onde.
*liberamente ispirato a "I figli del mare"
Poesie/Carlo Michelstaedter
Amicizia
Guidu___
Rédigé par : Guidu | 15 avril 2007 à 22:18