À Andrée Chedid BRODERIE ORIENTALE inaudible attente temps suspendu émotions à l’usure visages obscurs visages sans tain façades aveugles sur la vie rôdent dans les travées de glace parfois un regard clair tente une percée musicale sur les décors absents une lumière sourde de silence enserre les vivants réunis là pour partager des mots liés dans l’univers flottant de la nuit orient et occident se toisent et tandis qu’à Bagdad coule le sang des affligés ici au cœur de l’immense vaisseau de verre le fond de l’air est à la poésie les broderies architecturales mirent leurs reflets de vitrail une flottaison de nuages fuit sur le fil coupant du parvis bleus mauves argentés gris même bain de couleur au-dedans au dehors promesses d’une possible harmonie à l’orée le grand vent balaie le ciel de bleu lavé des escadrons de phares glissent à même le quadrillage de la verrière à nu la longue cohorte des clignotants danse son ballet de passage au-dessus de toi le monde inversé de la ville se noie dans l’ininterrompu silence l’harmonie se brise dans le fracas des mots Institut du Monde arabe, mars 2006
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une lumière sourde de silence
enserre les vivants
réunis là
pour partager des mots
liés
dans l’univers flottant
de la nuit
des escadrons de phares
glissent à même le quadrillage
de la verrière à nu
la longue cohorte
des clignotants danse
son ballet de passage
au-dessus de toi
le monde inversé de la ville
se noie dans l’ininterrompu silence
l’harmonie se brise
dans le fracas des mots
Voici les passages de ton beau poème qui m'ont le plus impressionnée, Angèle. Et voici mes mots, pour toi, un bouquet de mots et d'amitié…
Noces surprenantes
du verbe et de l’amertume
noces ou combat
peu importe
le mot s’incruste se burine
le mot se tord s’évide.
Tension !
Tension extrême nécessaire
contre l’instable
l’éphémère
la stridence des voix faussées.
Les terrassiers de l’obscur
errent tels des chiens affamés.
Fièvre persistante
aller plus loin plus intensément
ramener
le vain l’illusoire
et parmi le fatras
le silence
dévoilé.
Rédigé par : nobody | 27 mars 2006 à 17:47
Flap .. l'oiseau se pose et puis dépose ...
Votre texte m'a rappelé l'un des miens, que voici ...
*
Pâle estime …
Il est un pays où l'on ne rêve pas
Où les pieds nus qui marchent dans le sable
Sont durcis aux idées des hommes de là-bas
Et dont les mains pourtant sont proches de l'étable
Il est un pays où l’on jette des pierres
A des fusils d’assaut et à des chars de guerre
Où l’eau est un trésor, un bien des plus précieux
Arrachée à la terre, au sang ainsi qu'au feu
Il est un pays où explosent des femmes
Tuant parents enfants que la douleur enflamme
Ravivant cette haine en braise destructrice
Plaie ouverte, sel dans la cicatrice
Il est un pays, il est des pays qui ne sont
Ni passé, ni présent, ni futur n’ont
Esclaves à jamais de cette tyrannie
Puisée comme une source au nom de l’infamie
*
busardement
Rédigé par : busard | 27 mars 2006 à 19:15
* Oui, nobody, c'est ça, je reconnais à travers tes mots ce que j'ai éprouvé au plus profond de moi ce soir-là. Noces ou combats, les deux sans doute entremêlés et ma violence à moi. Là, au coeur de la nuit, des lumières et du flot ininterrompu des mots. Souffrance, désarroi.
* Busard, merci de ce beau poème qui me bouleverse. Ce pays/ces pays dont vous parlez, qui souffrent et saignent, je les aime. Ils sont aussi ceux de mes lointaines origines et je continue de les chercher dans ma mémoire.
Rédigé par : Angèle | 27 mars 2006 à 22:08
Cut Up d’un correspondant de guerre ___
Les écrits sont des armes
Les images aussi
Les balles de mon fusil
Promesses d’une possible harmonie
Balaient le ciel
Dans le fracas des mots
Le fond de l’air
A Bagdad
N’est pas à la poésie
Merci Angèle Paoli
Amicizia
Guidu ___
Rédigé par : Guidu | 19 avril 2007 à 11:36