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Dès les premières heures de la matinée, Florence s’installe dans son bistrot favori. Elle tire de son grand sac une armada papetière composée de plumes, porte-mines, crayons et feuillets. La tête penchée sur le dernier carnet à spirales acheté, Florence écrit. Sa plume file, « boostée » par le rythme haletant et effréné du percolateur. Elle bondit, rebondit d’une page à l’autre et les idées, par ondes et arpèges successifs, courent leur chemin. Florence collecte. Elle « fait feu de tout bois ». Impressions fugitives, bribes de discussion, visages et regards. Fragments. La page-resserre se couvre d’une écriture dense. Première mouture de son travail.
« Petit bout de femme » énergique et volontaire, Florence Trocmé, la Femme au Flotoir, a la passion du penser-classer. De ses notes au jour le jour, elle élimine, elle trie, organise et classe. Et alimente aussi. Mêlant ses propres réflexions à ses notes de lectures qu’elle agrémente de ses propres images. Aquarelles ou photos. Florence est de la lignée de Georges Perec. Fascinée par Michel Butor et Jean-Sébastien Bach, elle pratique aussi sans relâche l’art de la variation et du contrepoint.
Aujourd’hui, Le Flotoir de Florence existe sous deux versions : la version toile, ouverte à tous et à toutes, et la version papier, version des origines et de l’intime. Véritable « radeau de la mémoire », que Florence retrouve dans son tête-à-tête avec elle-même, espace sien dans lequel elle réajuste son centre. Espace à vivre et à créer, Le Flotoir est accessible directement ou depuis Poezibao, la revue poétique en ligne de Florence Trocmé.
Conceptrice, créatrice et rédactrice de Poezibao, Florence trace son sillon quotidien dans le champ illimité et presque vierge de la poésie. Un champ qu’elle défriche avec une rigoureuse détermination et une inépuisable générosité. Parce qu’elle aime la poésie et que la poésie est son lieu. Un lieu où vivre et où créer. Florence cherche, lit, rencontre, remue, démarche, traduit. Les services de presse des revues et recueils jonchent sa ruelle. Redoutable d’efficacité, Florence rédige sur le vif comptes rendus de lectures et de rencontres. Elle arpente sans relâche les traverses de la poésie d’aujourd’hui, décrypte les arcanes des mots et des vies, débusque les auteurs dans leurs repaires. Force la poésie à sortir de sa réserve.
Première revue poétique féminine en ligne, Poezibao est aujourd’hui une revue sur laquelle s’appuient tous les professionnels. Unique en son genre, cette revue, toujours en devenir, toujours en mouvement (en « work in progress » selon l’expression joycienne favorie de notre maîtresse-d’œuvre) est la pierre angulaire de Florence Trocmé, la très émouvante « Femme au Flotoir ». Mon amie.
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
C'est une très belle évocation du travail de Florence. Le flotoir m'apparaît aussi important que Poezibao.
Rédigé par : myriade | 09 mars 2006 à 23:01
Merci, Myriade. Ce que tu dis là est précieux. Je crois vraiment qu'il faut le lui dire.
Rédigé par : Angèle Paoli | 10 mars 2006 à 13:55
Je lis régulièrement le flotoir, la richesse du site est remarquable aussi.
Soyez remerciées toutes deux, Angèle et Florence.
Rédigé par : nobody | 10 mars 2006 à 18:32