Commentaires sur <BR>Giacomo Leopardi | À Silvia<BR><BR>TypePad2006-03-25T13:18:48ZAngèle Paolihttps://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/tag:typepad.com,2003:https://terresdefemmes.blogs.com/mon_weblog/2006/03/_posie_dun_jour/comments/atom.xml/Paul Arrighi (Toulouse/Deux Sorru) a commenté sur '<BR>Giacomo Leopardi | À Silvia<BR><BR>'tag:typepad.com,2003:6a00d8345167db69e2014e89045d50970d2011-06-09T12:20:07Z2011-06-09T12:20:07ZPaul Arrighi (Toulouse/Deux Sorru) Hommage élégiaque au poète indicible du Genêt,Giacomo Leopardi Oh toi, Leopardi né à Recanati, tu portas sur la vie, le...<p><br />
Hommage élégiaque au poète indicible du Genêt,Giacomo Leopardi</p>
<p><br />
Oh toi, Leopardi né à Recanati,<br />
tu portas sur la vie, le regard des «antiques»<br />
et même, les «lumières» semblaient pâles pour toi,<br />
du haut du belvédère de la pensée antique;<br />
tu vivais en ton siècle comme un exilé,<br />
qui a connu l’âge d’or et se languit d’ennui.<br />
Recanati, pour toi, était comme un caveau<br />
dont tu ne t’échappais qu’au travers de tes livres.<br />
Ivre de grec et féru de latin,<br />
seule la bibliothèque était ta vraie amie.<br />
Latiniste à huit ans, Helléniste à quatorze,<br />
si ton corps t’enfermait, ton esprit t’élevait;<br />
bien haut, dans les hauteurs où dominent les aigles.<br />
Très tôt dans la palette de tes talents immenses,<br />
tu sus choisir la muse comme cime des arts;<br />
et devint son Mozart, ciselant de ses mots,<br />
que tu allais cueillir dans les champs de diamant,<br />
dans la Grecque éternelle qui irrigue l'Esprit,<br />
tu souffrais en silence ton époque mesquine.</p>
<p><br />
Par ton hommage à Dante tu commenças d'écrire<br />
et souffrait tellement pour ta patrie meurtrie.<br />
Ainsi tu ravivas la mémoire, des légions enfouis<br />
sous la neige et les glaces de la Russie glaciale,<br />
là ou, Napoléon, conduisit tes enfants<br />
où dans de vains combats ils moururent, si loin.<br />
Admirant la nature tu en perçus la grandeur,<br />
mais en compris aussi les minéralités froides<br />
dont l'éternel retour se rit de nos soucis,<br />
alors que nous goûtons des lieux apprivoisées<br />
son chaos naît et renaît dans ses "Big Bang",<br />
et moins que des fourmis se soucie de nous autres.<br />
Gravissant les volcans tu pouvais contempler<br />
le peu de cas fait, de cités, jadis si glorieuses.<br />
Tu pouvais mesurer l'immense solitude<br />
qui pétrifia Pascal et rend dérisoire, tout orgueil<br />
comme pure chimère dans les champs du Cosmos<br />
ou le temps ne suit pas, nos piètres horloges.<br />
Et, pourtant gravissant les pentes du Vésuve<br />
du Genêt si chétif, tu saisis la grandeur;<br />
celle même, des humains face à l'inexorable.<br />
Mieux encore tu en appelas à la fraternité humaine,<br />
et face aux cataclysmes toujours renouvelés<br />
tu conseillas de ne pas y rajouter nos propres maux.<br />
Toi que l'on désigna : "prince du pessimisme" ;<br />
"sombre amant de la Mort, pauvre Leopardi",<br />
tu fus plus bien plus que d'autres, un sceptique attentif,<br />
aux peines de tes frères, et à leurs vains combats,<br />
Toi le savant chétif qui mourut à trente neuf ans,<br />
tu goûta la passion de cruelles qui repoussaient ta bosse.</p>
<p>Paul Arrighi, Toulouse/Deux Sorru, le 1er juin 2011.</p>