Il y a vingt-six ans, le 23 mars 1994, meurt à Rome l’actrice italienne Giulietta Masina. Image, G.AdC Née le 22 février 1921 à San Giorgio di Piano, dans la province de Bologne, l’étudiante Giulia Anna Masina fait ses débuts dans une troupe du théâtre universitaire de Rome. Elle remporte un premier succès dans une série de sketches radiophoniques, intitulés Cico et Pallina et écrits par un autre étudiant, Federico Fellini. Avec qui, mariée dès octobre 1943, Giulietta vivra jusqu’à sa mort. En 1946, la jeune actrice apparaît dans Paisà de Roberto Rossellini, puis dans un film d’Alberto Lattuada, Senza Pietà (Sans pitié). À partir de 1950, avec Luci della varietà (Les Feux du Music-hall), de Lattuada et Fellini, elle se consacre exclusivement au cinéma. Avec Rossellini d’abord, puis Federico Fellini, elle travaille son personnage de femme du peuple, simple d’esprit, exploitée par de plus malins qu’elle. Elle est la bouleversante Gelsomina de La Strada (1954) et la minable petite prostituée de Notti di Cabiria (Les Nuits de Cabiria), qui vaut à Giulietta Masina le Prix d’interprétation féminine au festival de Cannes 1957. Deux rôles mélodramatiques qui fondent la notoriété de l’actrice. Hélas pour Giulietta, le mythe personnel que Fellini a forgé pour elle ne lui a pas permis de se renouveler. Malgré les facultés oniriques de la Giulietta bourgeoise, trompée par son mari, c’est toujours en filigrane le même personnage, émouvant et clownesque, que l’on retrouve quelques années plus tard, en 1965, dans Giulietta degli spiriti (Juliette des esprits). En 1985, Fellini écrit pour eux deux, le génial réalisateur et sa muse, Ginger et Fred. Un film qui retrace l’histoire nostalgique d’un vieux couple de chanteurs exhibant, dans le monde de paillettes de la télévision, ce qui leur reste de talent. Une dernière prestation publique, menée remarquablement par Giulietta Masina et Marcello Mastroianni. Tous deux pathétiques. |
GIULIETTA MASINA Source ■ Voir aussi ▼ → (sur Terres de femmes) 27 mars 1956 | La Strada, oscar d’Hollywood |
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Ciao Angela,
C'est vrai que cette actrice a été en quelque sorte victime de son physique ou, peut-être, comme c'est souvent le cas, de la paresse des réalisateurs, de la timidité des producteurs. Car, même dans ces films qui la confinaient au registre clownesque, comme vous dites, elle faisait souvent montre d'une remarquable palette d'émotions. C'est une bonne actrice.
Pour Ginger et Fred, je ne sais comme vous entendez "pathétiques" mais, pour ma part, j'ai trouvé que Giulietta Masina comme Marcello Mastroianni y étaient remarquables, impeccables. Quant au film, c'est une grande et belle oeuvre avec, en effet, une critique de la télévision d'une férocité et d'une justesse rares.
Buona sera !
Don Diego
Rédigé par : Don Diego | 24 mars 2006 à 19:53
Mon cher Don Diego,
Il n'y avait aucune connotation péjorative dans l'adjectif "pathétiques". Bien au contraire. J'ai utilisé le mot pathétiques au sens de "bouleversants", mais pas au sens moderne de "pitoyables". Je vous rejoins entièrement dans le jugement que vous avez porté sur Ginger et Fred.
@ prestu,
Angèle
Rédigé par : Angèle Paoli | 06 avril 2006 à 07:59