Le
16 mars 1960, sortie sur les écrans parisiens d'
À bout de souffle (1959) de
Jean-Luc Godard, le film culte de
La Nouvelle Vague.

Jean Seberg
Image, G.AdC
Mars 1960. Quatre films de mémoire sur les écrans parisiens : Plein soleil de René Clément, Les Yeux sans visage de Franju, Soudain l’été dernier de Joseph Mankiewicz et À bout de souffle (1959), le premier long métrage de Jean-Luc Godard et le film culte de La Nouvelle Vague, sorti le 16 mars 1960 [tourné en un mois, du 17 août 1959 au 19 septembre 1959]. Avec François Truffaut comme scénariste et Claude Chabrol comme conseiller technique. Une musique de Martial Solal. Et le couple mythique Patricia Franchini (Jean Seberg [« Pourquoi ne portes-tu jamais de soutien-gorge ? », qui vient tout juste de jouer dans Bonjour tristesse d'Otto Preminger]) et Michel Poiccard (Jean-Paul Belmondo).
Un célèbre extrait du dialogue :
« [Michel] – Quelle impression ça te fait, Patricia, d’être dans une voiture volée ?
[Patricia] – Et toi, quand tu as tué le policier ?
[Michel] – J’ai eu peur.
[Patricia] – Mais comment la police a su que je vous connaissais ?
[Michel] – Un type a dû nous voir ensemble, et nous dénoncer.
[Patricia] – C’est très mal.
[Michel] – Quoi ?
[Patricia] – Dénoncer, je trouve que c’est très mal.
[Michel] – Non, c’est normal : les dénonciateurs dénoncent, les cambrioleurs cambriolent, les assassins assassinent, les amoureux s’aiment. Regarde, c’est beau la Concorde.
[Patricia] – Oui, c’est mystérieux toutes les lumières. »
Autre célèbre extrait :
« [Patricia] –Tu connais William Faulkner ?
[Michel] – Non..., qui est-ce ? Tu as couché avec lui ?
[Patricia] – Mais non, mon coco.
[Michel] – Alors je me fous de lui... Enlève ton Jersey.
[Patricia] – C'est un romancier que j'aime bien. Tu as lu Les Palmiers sauvages ?
[Michel] – Je te dis que non... Enlève ton chandail.
[Patricia] – Écoute. La dernière phrase, c'est très beau : "Between grief and nothing. I will take grief". Entre le chagrin et le néant, je choisis le chagrin... Et toi, tu choisirais quoi ?
[Michel] – [...] Le chagrin, c'est idiot. Je choisis le néant. C'est pas mieux, mais le chagrin, c'est un compromis. Faut tout ou rien. Puis maintenant, je le sais... »
Délicieusement suranné, le Jersey...
Rédigé par : pascale | 16 mars 2006 à 13:02
New York Herald Tribune ! New York Herald Tribune !
Rédigé par : Papotine | 18 mars 2006 à 14:38
Très beau récit de tournage de Philippe Azoury dans Libération de ce jour : "La respiration « A bout de souffle »."
Rédigé par : Webmestre de Tdf | 02 août 2007 à 15:34
Merci, cher Webmestre de Tdf ! Ah Godard… !
Prochainement l’article de Libération ne sera plus accessible, mais ici même nous aurons encore :
- Tournage
- Affiche
et
- À bout de souffle par CLAUDE NOUGARO
Paroles: Claude Nougaro. Musique: Dave Brubeck 1965
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Quand j'ai rouvert les yeux
Tout était sombre dans la chambre
J'entendais quelque part comme une sonnerie
J'ai voulu bouger...
Aïe la douleur dans l'épaule droite tout à coup
Me coupa le souffle
Une peur affreuse m'envahit
Et mon corps se couvrit de sueur
Toute ma mémoire me revint
Le hold-up, la fuite, les copains
Qui se font descendre...
J'suis blessé, mais je fonce et j'ai l'fric
Je glissai la main sous l'oreiller
La mallette pleine de billets
Etait là, bien sage... deux cents briques !...
Somme toute ça pouvait aller
Mon esprit se mit à cavaler
Sûre était ma planque chez Suzy
Et bientôt à nous deux la belle vie
Les palaces, le soleil, la mer bleue, toute la vie...
Une radio s'est mise à déverser
Un air de piano à tout casser
Je connaissais ce truc
C'était le Blue Rondo à la Turk
Dave Brubeck jouait comme un fou
Aussi vite que moi mettant les bouts
Soudain, la sonnerie du téléphone
Mon cœur fit un bond
Je pris le récepteur
"Allô !, c'est Suzy, ça fait deux fois que j'appelle
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Y a un car de flics au coin de la rue
Je restai sans voix, j'étais foutu
- Il faut que tu files, me dit-elle
Descends pas, sauve-toi par les toits"
Bon Dieu d'bon Dieu, bon Dieu d'bon Dieu
Encore les flics, vite le fric
Et puis l'escalier de service
Quatre à quatre
Un vasistas était ouvert sur les étoiles
Et me revoilà faisant la malle
Parmi les antennes de télé
Ce pognon, je ne l'aurai pas volé
Trente mètres plus bas dans la rue
Du Colisée c'était la cohue
J'en peux plus, j'en peux plus...
J'ai couru comme dans un rêve le long des cheminées
Haletant, la mallette à la main, je vacillais..
Sur un toit s'amorçait un escalier d'incendie
S'enfonçant tout au fond d'une cour
Je descendis jusqu'en bas
Et me voici à trois pas d'une sortie sur la rue
Quelle rue, je ne le savais plus mais tant pis
Je suis sorti et tout de suite je les ai vus
Quatre flics au bout de la rue
Pas de panique, j'ai reconnu le bar du Living, j'y suis entré...
La boîte était pleine comme un œuf
Deux ou trois jazzmen faisaient le bœuf
Je brûlais de fièvre, je voyais
Les murs, les bouteilles qui tournaient
Puis quelqu'un m'a saisi par le bras
J'me retournai, Suzy était là
Toute pâle elle me souriait
De nouveau le soleil a brillé
Dans un souffle elle me dit:
- Viens, j'ai la voiture tout près d'ici
Nous sommes sortis mais devant moi
Un poulet a crié "Ne bouge pas !"
Avec la mallette je l'ai frappé
Alors le coup de feu a claqué
Me clouant sur place
Oh Suzy, t'en fais pas
Je te suis, on y va
Les palaces, le soleil, la mer bleue
Toute la vie, toute la vie
Toute la vie...
Amicizia
Guidu ___
Rédigé par : Guidu | 02 août 2007 à 17:00