10 mars 1940 : mort de l’écrivain russe
Mikhaïl Boulgakov, auteur du roman
Le Maître et Marguerite.
Alexander Pogrebinsky
Hommage à Boulgakov
Huile sur toile (1988),
172 cm x 200 cm
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Ce n'est qu'en février 1940 que le romancier met un terme à son roman. Quelques jours à peine avant sa mort (Boulgakov avait entrepris la rédaction du roman fin 1928/début 1929). Boulgakov ne verra donc pas la publication de ce chef-d’œuvre qui ouvre à la littérature russe, sans cesse soumise à la censure, un espace de liberté. Un défi que le romancier s’était donné à lui-même, sans espoir aucun de parvenir à le relever. Le roman ne verra le jour en publication intégrale qu’en 1973.
EXTRAIT
CHAPITRE VINGT-TROIS : UN GRAND BAL CHEZ SATAN
Minuit approchait, il fallait se hâter. Marguerite distinguait confusément les objets qui l’entouraient. Elle garda le souvenir des bougies, et aussi un grand bassin d’onyx où on la fit descendre. Quand elle y fut, Hella, aidée de Natacha, versa sur elle un liquide chaud, épais et rouge. Marguerite sentit un goût salé sur ses lèvres, et comprit que c’était du sang. Puis cette robe écarlate fit place à une autre, épaisse aussi, mais transparente et d’une teinte rose pâle, et Marguerite fut étourdie par le parfum de l’essence de roses. Ensuite on la fit allonger sur un lit de cristal et, à l’aide de grandes feuilles vertes, on frictionna son corps à le faire briller.
À ce moment le chat vint à la rescousse.
Mikhaïl Boulgakov, Le Maître et Marguerite, Pocket, 1994, page 357.
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NOTE d'AP : en 2000, Le Maître et Marguerite a été adapté pour le théâtre par Jean-Claude Carrière. Création de la Comédie de Picardie, la pièce, mise en scène par Lisa Wurmser, a été représentée dans treize villes de France. Comédienne, auteur et metteur en scène, Lisa Wurmser a été formée par Tania Balachova et Ariane Mnouchkine. En 2012, Le Maître et Marguerite a aussi été adapté par le metteur en scène britannique Simon McBurney et a inauguré la 66e édition du Festival d’Avignon dans la Cour d’honneur du Palais des papes.
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Pour sûr, Le Maître et Marguerite est l'un de mes romans préférés... Depuis que je l'ai lu, j'ai du mal avec les romanciers qui n'accordent pas de place à l'imagination, si ce n'est celle de la "folle du logis" (une grande tradition française, ça...). Je retrouve par bonheur un peu Boulgakov chez Andrés Ibáñez (Le Monde selon Varick, et dans ses autres livres, non traduits) ou chez Murakami (Kafka sur le rivage)...
Rédigé par : Triplex | 10 mars 2006 à 16:23