Ph. Damien Massart
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IL SIGARO TOSCANO
Sembra il fiocco impalpabile
d’un candido guanaco
mite al pasco delli dei andini
questo fumo che irriga di conforti
e mi avvolge il pensiero come un baco
propizio nubeggiando dal sigaro toscano
per spire quiete ingrati stordimenti
profondi a visitare le smaglianze
della memoria e delle connessioni
gli anfratti della piccola mia storia
che riposano oscuri e negligenti
nel bosco della mente.
E non sono più solo. E finalmente
sarò più di niente.
Lucio Mariani, Qualche notizia del tempo, Crocetti Editore, 2001.
LE CIGARE TOSCAN
On dirait l’impalpable toison
d’un candide lama
dans les pâturages des dieux andins
cette fumée qui arrose de réconforts
et m’enveloppe la pensée comme un cocon
propice floconnant du cigare toscan
par de calmes volutes pour visiter les brillances
de la mémoire et des connexions
les anfractuosités de ma petite histoire
qui reposent obscures, négligentes
dans le bois de l’esprit.
Et je ne suis plus seul. Et pour finir
Je serai plus que rien.
Lucio Mariani, Connaissance du temps, Gallimard, Collection L’Arpenteur, Domaine italien (dirigé par Jean-Baptiste Para), 2005, page 19. Traduction de Michel Orcel.
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NOTE d’AP : ce poème a été repris (sans le texte original italien) dans le volume I de 30 ans de poésie italienne, 1975-2004, PO&SIE 109, Belin, 2004, page 247.
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LUCIO MARIANI
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Lucio Mariani vit à Rome, où il est né en 1936. Sa poésie a été publiée dans les recueils Indagine di possibilità (Rome, 1972), Ombudsman ed altro (Milan, 1976), Panni e bandiere (Rome, 1980) et Bestie segrete (Milano, 1987). Outre Qualche notizia del tempo, 2001 (Collection Aryballos 31 ; trad. fr. Connaissance du temps, Gallimard, L'Arpenteur, 2005) et Il sandalo di Empedocle (2005, Collection Aryballos 37), il a publié pour les éditions Crocetti Dispersi gli alleati (Aryballos 15), Trono del buio (Aryballos 20), Il torto della preda (Aryballos 22), Parola estrema (Aryballos 37), Farfalla e Segno (Poesie scelte 1972-2009) et, en avril 2013, Canti di ripa grande (2010-2013).
En 2012, un recueil de Lucio Mariani, Restes du jour, a paru en France chez Cheyne, Collection D’une voix l’autre, dans une traduction de Jean-Baptiste Para.
Pour écouter le poème ci-dessus, lu par Lucio Mariani :
→ se rendre sur rai.tv
■ Lucio Mariani
sur Terres de femmes ▼
→ Quali barbari
■ Voir aussi ▼
→ le site (en italien) de Lucio Mariani (dont un entretien avec Jean-Baptiste Para)
→ (sur le site du Printemps des poètes) une fiche-livre sur le recueil Connaissance du temps
→ (sur Recours au poème) Notes pour une poésie des profondeurs [9] par Paul Vermeulen
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