Et toi
La spirale géométrique du temps
Ph, G.AdC
Et toi
toi qui buvais dans l’or bleu du matin
toi qui parlais à l’eau vive du ruisseau
toi qui courais en sirène après les vagues
toi qui collectionnais les rubans d’herbe folle
toi qui croyais que la vie ne serait
que ce lent écoulement des jours
je t’avais dit pourtant
tu n’as pas voulu écouter ni entendre
que les ans se divisent en mois
les mois en jours
les heures en minutes
les minutes en instances encore plus brèves que la vie
la vie longitude
latitude et fractions
fuseaux horaires
tu ne voulais pas des échelles
sinon pour passer ta journée dans les arbres
maintenant tu es là sans arbre
le crayon à la main
et il ne reste plus rien
de l’or des matins bleus
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
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Monodie de coeurs à l'unisson
De loin les couleurs rappellent le monde de Jean-Michel Folon, de près on dirait du Le Corbusier, qui suis-je ?
Rédigé par : pascale | 24 février 2006 à 13:40
LEGENDE _________
Chère Pascale,
La photographie du jour est une photo de la façade latérale du Mamac de Nice au crépuscule… La légende ("monodie de coeurs à l'unisson") est directement reprise de la courte autobiographie d'Angèle Paoli qui, dans l'avant-propos de Terres de femmes, se présente en ces termes : "... j'ai heureusement au tréfonds de moi une vivifiante inclination pour un plain-chant de l'amour, une monodie de cœurs à l'unisson, sans effets de miroir, et totalement partagée…"
Il m’a semblé que cette légende résumait bien Terres de Femmes !
Amicizia
Guidu ___________
Rédigé par : Guidu | 24 février 2006 à 14:56
Vertige du temps qui passe
vestiges d'une jeunesse perdue,
si l'or des matins bleus n'est plus,
vient l'heure des éblouissements
la page encore blanche
que vous noircirez élégamment
transcrivant les murmures des fées
qui bercent nos jours d'éternels enfants...
merci de nous la donner à lire, longtemps, longtemps...
Rédigé par : maryann | 24 février 2006 à 15:58
* Merci, Maryann, je suis très émue de ces mots qui viennent faire écho aux miens. Je me sens plus sereine ce soir de les avoir écrits et de vous avoir lue.
* Merci aussi à Pascale et à Guidu dont les jeux de pistes me ravissent.
Rédigé par : Angèle Paoli | 24 février 2006 à 21:50
Je marche sur le crépitement
d’une seconde perdue au sein
d’une morne minute laquelle
attend son heure qu’un jour prétend
arracher à la couvée quaterne
d’un mois d’hiver lumineusement
requalifié. Tandis que l’année,
minutieuse, recompte son temps,
serein, je guette Néoménie.
J'aime votre texte (une de mes amies disait, en parlant de moi, «mon arbre»). J'aime évidemment l'Arbre mais davantage le baron qui s'y perchait.
Amicalement
Rédigé par : jean-françois | 25 février 2006 à 00:36
Oui, Jean-François, comment ne pas penser au Baron perché ? Et au jeune Côme Laverse du Rondeau (tout un programme déjà est contenu dans ce nom !), seigneur révolté d'Ombreuse ! Un bijou de récit que celui d'Italo Calvino, empli de poésie et d'humour. Je le relis régulièrement, toujours avec le même plaisir et le même bonheur.
Merci de votre poème en surimpression du mien.
Rédigé par : Angèle Paoli | 25 février 2006 à 13:32
Alors que je fréquentais une Italie rêvée, je reçus un mail qui disait ceci :
____________
TEMPO
Gli istanti che si mutano in ricordi vincono la loro fine,
incancellabili frammenti dell’incontro di forme libere,
riflessi di luna su notturne acque,
vivono e muoiono di buio e luce ordinati dal tempo…
Ricercati dentro qualcun’altro senza trovarli:
il tempo resta indietro.
Ripresi in un sogno:
il tempo corre avanti;
ma se la sua voce
grida forte…AMA…,
il tempo cammina sui suoi passi
e di nuovo,
i giorni si trasformeranno in anni,
nella bellezza del loro divenire…
______________
Puis plus rien ! Pourquoi ?
Sans doute parce que je viens d’une isola isolata con nastro isolante !
Amicizia
Guidu _____
Ps : chère Angèle, je ne suis autorisé à vous communiquer le nom de l’auteure de ce poème qu’en privé…
Rédigé par : Guidu | 06 mars 2006 à 22:08