Ph., G.AdC O, SICILIANA PROTERVA O, Siciliana proterva, opulente matrona A le finestre ventose del vico marinaro, Nel seno della città percossa di suoni, di navi e di carri, Classica mediterranea, femina dei porti: Pei grigi rosei della città di ardesia Sonavano i clamori vespertini E poi, più quieti, i rumori dentro la notte serena: Vedevo alle finestre, lucenti come le stelle, Passare le ombre de le famiglie marine: e canti Udivo lenti ed ambigui ne le vene de la città mediterranea : Ch’era la notte fonda. Mentre tu, Siciliana, dai cavi Vetri in un torto giuoco, L’ombra cava e la luce vacillante, O, Siciliana, ai capezzoli L’ombra rinchiusa, tu eri La piovra de le notti mediterranee. Cigolava, cigolava, cigolava di catene, La grù sul porto nel cavo de la notte serena: E dentro il cavo de la notte serena, E nelle braccia di ferro, Il debole cuore batteva un più alto palpito: tu La finestra avevi spenta: Nuda, mistica, in alto cava, Infinitamente occhiuta devastazione, era la notte tirrena. They were all torn And cover'd with The boy's Blood * Dino Campana, Varia e frammenti, in Canti orfici, Tipografia F. Ravagli, Marradi, 1914. Ô, SICILIENNE ARROGANTE Ô, Sicilienne arrogante, opulente matrone Aux fenêtres venteuses de la ruelle marine, Au sein de la ville parcourue de sons, de navires et de chariots, Classique Méditerranéenne, femme des ports : Par les gris rosés de la ville d’ardoise Les clameurs vespérales sonnaient Et puis, plus calmes, les bruits dans la nuit sereine : Je voyais aux fenêtres, brillantes comme les étoiles, Passer les ombres des familles marines : et j’entendais Des chants lents et ambigus dans les venelles de la ville méditerranéenne : Quand il fit nuit noire. Tandis que toi, Sicilienne, aux vitres Profondes en un jeu torve, L’ombre profonde et la lumière vacillante, O, Sicilienne, entre tes seins L’ombre captive, tu étais La pieuvre des nuits méditerranéennes. Elle grinçait, grinçait, grinçait de chaînes, La grue sur le port dans la profondeur de la nuit sereine : Et dans la profondeur de la nuit sereine, Et dans les bras de fer, Le faible cœur battait une palpitation plus haute : toi Tu avais éteint la fenêtre : Là-haut nue, mystique, profonde, Dévastation infiniment oeillée, c’était la nuit tyrrhénienne. They were all torn And cover'd with The boy's Blood * Dino Campana, « Varia et fragments » in Chants orphiques, Éditions Allia, 2006, p. 127. Traduit de l'italien par David Bosc. ______________________________________ * « Défaits, ils étaient tous couverts du sang du garçon. » Citation approximative de Song of myself de Walt Whitman. |
■ Dino Campana sur Terres de femmes ▼ → L’enfance naît → Pampa → 28 juillet 1916 | Lettre de Sibilla Aleramo à Dino Campana → 25 avril 1917 | Lettre de Sibilla Aleramo à Dino Campana ■ Voir aussi ▼ → (sur Letteratura italiana Einaudi) l'édition intégrale (en italien) des Canti orfici → (sur Google Livres) de longs extraits de l'édition bilingue L’Âge d’homme (1998) des Canti orfici → Iris Llorca, Le voyage : un parcours initiatique dans l’écriture des Canti orfici (Journée d'Etude Poésie-Prose : Allers-Retours du 5 mars 2005. Université de la Sorbonne Nouvelle - Paris III) ; Iris Llorca est l'auteure d'une thèse de doctorat sur Dino Campana (Mémoire vécue, mémoire du texte, sous la direction de Jean-Charles Vegliante), thèse qu'elle a soutenue le 21 novembre 2007 → Iris Llorca, Lectures et traductions d’une répétition : « L’Invetriata » dans les Canti Orfici de Dino Campana (Communication du 24 septembre 2005 à l’Université de la Sorbonne Nouvelle - Paris III) |
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Bonjour,
Avant tout, je me présente, je suis Iris Llorca, doctorante à la Sorbonne, je travaille sur Dino Campana; c'est en faisant un complément de recherche sur internet pour ma thèse, que je suis "tombée" sur ce blog; je n'ai pas l'habitude d'en visiter (je crois que c'est la première fois!). Et, j'ai été ravie de trouver un lien amenant à une intervention que j'ai faite dans le cadre de mes recherches. C'est important pour les chercheurs d'être "trouvables" ailleurs que sur les sites universitaires, et, sans prétention, c'est assez agréable !
J'en ai profité pour regarder plus précisément ce site et je le trouve très accueillant, attachant et agréable à regarder et à lire.
Voilà, je voulais signaler mes impressions et remercier de ces découvertes.
Rédigé par : Llorca Iris | 23 juin 2006 à 10:27
Bonjour Iris Llorca,
Vraiment très heureuse de vous lire. Il est peu courant en effet que des universitaires se manifestent ouvertement "en commentaire" sur un blog. Même s'ils sont nombreux à venir musarder sur mes terres, comme l'atteste la correspondance que je reçois. D'aucuns "osent" cependant y écrire, comme Joëlle Gardes...
Pour ce qui concerne Dino Campana, je ne crois pas qu'il soit (du moins en France) en tête de gondole des librairies. Pas plus que que ne l'est Sibilla Aleramo. Encore très peu connue, en dehors des cinéphiles amoureux/ses de Laura Morante... Je me réjouis d'autant plus que des universitaires s'emploient, en France, à remédier à tout cela...
Amicizia...
è @ prestu ?
Angèle Paoli
Rédigé par : Angèle Paoli | 23 juin 2006 à 11:14
Bravo de sortir, en effet, des sentiers battus (académiques). Je signale tout de même aussi la notice "Dino Campana" de l'Encyclopaedia Universalis, enrichie de quelques fragments traduits; elle peut rendre service à qui ne connaît pas cet auteur majeur du XX° siècle italien.
Rédigé par : Jean-Charles Vegliante | 23 septembre 2007 à 14:54
Bonjour Jean-Charles Vegliante. Heureuse d'accueillir le CIRCE sur Terres de femmes, aux côtés d'Iris Llorca, qui doit soutenir sa thèse sur Campana en novembre prochain à ce que j'en crois.
Merci pour votre suggestion. Je ne fais pas de liens vers l'Universalis pour la bonne raison que l'accès en est réservé aux abonnés payants, et que ces liens auraient un caractère trop ouvertement commercial. Mais je ne doute pas un instant que les habitués de l'Universalis et tous ceux qui vous connaissent (et vous reconnaissent) sauront suivre votre judicieux conseil.
Si vous souhaitez que je mette en ligne un poème d'un de vos auteurs italiens préférés (Giovanni Raboni, par exemple, sur lequel vous avez écrit un article éminent dans l'Universalia 2004), je suis également tout à fait disposée à répondre favorablement à votre demande.
Amicizia di Corsica,
Anghjula Paoli
Rédigé par : Angèle Paoli | 23 septembre 2007 à 17:35
ciao Angela,
un saluto dalla Toscana, insieme all'annuncio che abbiamo rinnovato il sito dedicato a Dino Campana.
Paolo
Rédigé par : paolo pianigiani | 19 octobre 2008 à 02:30