Image, G.AdC À Louise aussi de Lyon et d’Italie. Ô vous mes nuits, ô noires attendues Ô pays fier, ô secrets obstinés Ô longs regards, ô foudroyantes nues Ô vol permis outre les cieux fermés. Ô grand désir, ô surprise épandue Ô beau parcours de l’esprit enchanté Ô pire mal, ô grâce descendue Ô porte ouverte où nul n’avait passé Je ne sais pas pourquoi je meurs et noie Avant d’entrer à l’éternel séjour. Je ne sais pas de qui je suis la proie. Je ne sais pas de qui je suis l’amour. Catherine Pozzi, Très haut amour, Gallimard, Collection Poésie, 2002, page 31. Ce poème écrit « d’un trait » (comme le souligne Catherine Pozzi dans son Journal, éditions Phébus libretto, 2005, page 699) est le dernier texte qu’elle a composé (5 novembre 1934). Un mois avant sa mort (3 décembre 1934, à l’âge de cinquante-deux ans), six ans après sa rupture avec Paul Valéry. Ce poème est directement inspiré du sonnet II de Louise Labé : « Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés […] Ô noires nuits vainement attendues […] ». Le caractère autobiographique du poème « Nyx » (« nuit » en grec) est pour partie attesté par la dédicace elle-même (Catherine Pozzi étant née Catherine-Marthe-Louise Pozzi). |
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Un seul signe de l'univers
Ne passe le seuil de la vie
Mais il n'existe pas de vie
Qui n'ait reçu mille univers.
Catherine Pozzi, Très haut amour
Rédigé par : Jean-François AGOSTINI | 21 février 2006 à 17:08