Ph., G.AdC
Va-et-vient
à Jacques Roubaud
J’entends en moi ouvrir fermer claquer
des portes des bruits de pas dans un escalier
parler à voix basse dans un corridor
quelqu’un tousse puis étouffe sa toux
quelqu’un vient hésite s’arrête
fait demi-tour un long silence
On entend seulement une tuyauterie se plaindre
Puis de nouveau des pas On approche
Il y a quelqu’un derrière la porte
Quelqu’un retient son souffle puis respire à nouveau
J’entends de l’autre côté craquer le plancher
On frappe enfin Deux coups très nets
Je vais ouvrir Ce n’est que moi
Une fois encore quitte pour la peur
ou la déception J’attendais donc quelqu’un
Que je n’attendais pas ?
Le Haut bout, 25 février 1983
Claude Roy, « Va-et-vient », L'Entre-deux. Hiver 1983 [1987], À la lisière du temps, Gallimard, Collection Poésie, 1990, page 84.
Ph., G.AdC
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Quelqu'un derrière la porte ou la solitude habitée ?
Un poème comme un scénario, un rythme qui me plaît, une fin en questionnement :
"J’attendais donc quelqu’un
Que je n’attendais pas ?"
Rédigé par : Nobody | 26 février 2006 à 11:36
« Celui qui rêve en moi rêve qu’il rêve à moi
Il me dit tout bas Ne m’accompagne pas
Le rêve de toi que je fais est un peu triste
[…]
On entend des pas s’éloigner doucement
Et il y a seulement dans un cendrier
Une cigarette qui se fume seule comme une vie
Que personne n’a eu le courage de vivre
Non Ne viens pas avec moi dans ce mauvais rêve
Il ressemble un peu trop à ces vrais jours de veille
Où personne ne vient au rendez-vous fixé
Ou bien celui qu’on attendait est arrivé trop tard […] »
Claude Roy, « Rêve de la nuit du vendredi 13 juin », in Le Voyage d’automne, Gallimard, Collection Poésie, p. 278.
Rédigé par : Yves | 22 juin 2006 à 14:24