Ph., G.AdC
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■ Sarah Bernhardt sur Terres de femmes ▼ → 30 mai 1901 | Récitation de « L’Offrande à la Nature » d’Anna de Noailles par Sarah Bernhardt ■ Voir aussi ▼ → (sur Gallica) de nombreuses photographies de Sarah Bernhardt dans le rôle de Phèdre ■ Pour écouter la voix de Sarah Bernhardt [1903] dans Phèdre de Racine, cliquer ICI [Source] PHÈDRE Oui, prince, je languis, je brûle pour Thésée. Je l'aime, non point tel que l'ont vu les enfers, Volage adorateur de mille objets divers, Qui va du dieu des morts déshonorer la couche ; Mais fidèle, mais fier, et même un peu farouche, Charmant, jeune, traînant tous les coeurs après soi, Tel qu'on dépeint nos dieux, ou tel que je vous vois. Il avait votre port, vos yeux, votre langage; Cette noble pudeur colorait son visage, Lorsque de notre Crète il traversa les flots, Digne sujet des voeux des filles de Minos. Que faisiez-vous alors ? Pourquoi sans Hippolyte Des héros de la Grèce assembla-t-il l'élite ? Pourquoi, trop jeune encor ne pûtes-vous alors Entrer dans le vaisseau qui le mit sur nos bords ? Par vous aurait péri le monstre de la Crète, Malgré tous les détours de sa vaste retraite. Pour en développer l'embarras incertain, Ma soeur du fil fatal eût armé votre main. Mais non, dans ce dessein je l'aurais devancée. L'amour m'en eût d'abord inspiré la pensée. C'est moi, prince, c'est moi, dont l'utile secours Vous eût du Labyrinthe enseigné les détours. Que de soins m'eût coûtés cette tête charmante ! Un fil n'eût point assez rassuré votre amante. Compagne du péril qu'il vous fallait chercher, Moi-même devant vous j'aurais voulu marcher, Et Phèdre au labyrinthe avec vous descendue, Se serait avec vous retrouvée, ou perdue. Phèdre, Acte II, scène V, Gallimard, Collection Folio Théâtre, pp. 64-65. |
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