Le 2 janvier 1957 est inaugurée, Galerie Apollinaire à Milan, l’exposition Yves Klein, intitulée Proposte monocrome, epoca blu (Propositions monochromes). Dix tableaux monochromes qui marquent le début de l’Époque bleue.
Yves Klein
Disque bleu, IKB 54, 1957
Ph. D.R.
Toutes conçues sur le même format (78 x 56 cm), ces œuvres sont peintes à l’identique, d’un même bleu outremer profond. Couleur qui, selon le peintre, matérialise l’expansion infinie de l’univers. La fascination d’Yves Klein pour le cosmos se lit dans ses bleus, à travers lesquels l’artiste tente de donner à voir la dernière enveloppe, l’ultime pellicule de l’invisible. Démarche qui nécessite de renoncer à toute forme de délimitation de l’espace, angles ou lignes. Ce que recherche Yves Klein dans ce qu’il nomme son « bleu », I.K.B (International Klein Blue), c’est la puissance du rayonnement de la couleur monochrome, ses facultés d’irradiation. Rien ne doit entraver la sensation d’infini. Suspendues à quelques centimètres du mur, les toiles transmettent une impression d’apesanteur, de flottaison, de quasi-lévitation. « Une relation à l’immatériel et à l’invisible qui s’exprime en 1959 au travers de ses fameuses cessions de l’immatériel ».
Selon Yves Klein, la peinture « est absolument indéfinissable et invisible, elle est impalpable […], je voudrais qu’elle prenne des dimensions incommensurables presque, qu’elle se répande, qu’elle imprègne, n’est-ce pas, l’atmosphère […] »
Yves Klein
Moulage bleu,
Musée d'Art moderne et d'Art contemporain (MAMAC), Nice
Ph, G.AdC
Voir aussi : - (sur Terres de femmes) Nicolas Charlet/« Je suis hanté. L'Azur ! L'Azur ! » |
Retour au répertoire de janvier 2006
Retour à l' index de l'éphéméride culturelle
Retour à l' index de mes Topiques
Chère Angèle, je découvre avec bonheur les mots sur Yves Klein en première page de votre merveilleux site.
En signe d'amitié, je viens y ajouter ce contrepoint que je cueille pour vous dans l'un de mes "petits textes" : Yves Klein, La couleur pure, publié par Colophon en 2003 (un tirage à 200 exemplaires : typo à l'ancienne et reliure à la main).
" Débordant de toutes parts le strict champ pictural, la monochromie d’Yves Klein est respiratoire. Son mouvement alternatif d’inspiration-expiration est semblable au flux et au reflux de la mer, c’est le mouvement même de la vie. Dans sa double nature d’imprégnation et de rayonnement, d’intériorité et de luminosité, le monochrome est un souffle.
Klein le décrit comme de « l’énergie poétique concentrée [...] en couleur », avant d’ajouter : « Pour moi, un tableau doit créer autour de lui en permanence une profonde joie immense, un grand bonheur illuminé, délirant et suintant, immatériel [...]. » "
Pensées affectueuses,
Nicolas
Rédigé par : Nicolas Charlet | 03 janvier 2006 à 17:10