Le
18 janvier 1996 s’éteint à Paris le peintre
Leonor Fini.
Image, G.AdC
MA PEINTURE, UNE AUTOBIOGRAPHIE INCANTATOIRE D'AFFIRMATION
Née à Buenos Aires, le 30 août 1908, de père argentin et de mère italienne, Eleonor Fini, dite Leonor Fini grandit via Carducci à Trieste. À Paris, où elle s’installe définitivement en 1933, elle fréquente les milieux artistes, les surréalistes surtout. Paul Éluard, Max Ernst, Hans Bellmer, Victor Brauner, Georges Bataille. Sans pour autant que ses amitiés la détournent de son style propre. Un style narratif très personnel, empreint d’une étonnante et « fascinante étrangeté ». Auquel elle restera fidèle, de 1932 (date de sa première exposition parisienne, Galerie Jacques-Bonjean) à 1990.
Marquée par une tradition dans laquelle se côtoient les plus grands, de Dürer à Klimt en passant par Van Eyck, Goya, Zurbarán, Signorelli, Pontormo, Leonor Fini accorde une place privilégiée au corps qui émerge, immobilisé, de la vision du peintre. Portraits d’éphèbes, visages lisses aux contours évanescents, corps androgynes d’intemporelles jeunes femmes, fluidité des voiles, délicatesse des traits caractérisent les toiles de Leonor Fini. Que peuplent sphinges et chats. Énigmatiques et silencieux. Selon l’écrivain André Pieyre de Mandiargues, l’art de Leonor Fini « impose une nature mystérieuse qui conduit à la beauté même ».
Artiste exigeante, Leonor Fini exécute portraits et estampes, lithographies et eaux-fortes sur des thèmes d’inspiration onirique, ésotérique et érotique. Elle illustre nombre de livres de ses contemporains. Mais aussi les Fleurs du Mal de Baudelaire, Aurélia de Gérard de Nerval et les poèmes d’Edgar Poe. Mais le monde du théâtre est pour elle le lieu privilégié où prennent vie ses fantasmagories. Elle réalise pour la scène, théâtre et danse, décors et costumes, masques étranges. Elle donne à voir mouvance des formes et métamorphoses. En 1949, elle crée pour Julien Gracq les décors du Roi pêcheur et travaille aussi pour les mises en scène de Giorgio Strehler et de Jorge Lavelli. En 1956, elle réalise les décors de la pièce de Jacques Audiberti Le mal court ; en 1961, celui des Bonnes de Jean Genet, et en 1969, celui du Balcon du même dramaturge et ami.
De 1980 à la fin de sa vie, la peinture de Leonor Fini, hantée par la mort, laisse le noir obscurcir progressivement la matière picturale. L’artiste n’avait-elle pas déclaré : « Toute ma peinture est une autobiographie incantatoire d’affirmation » ?
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
oui, j'aime beaucoup cette femme peintre. Angèle, merci pour cette biographie.
Rédigé par : kate | 20 juillet 2007 à 14:23
Bona sera
Je suis véritablement passionnée par Léonor Fini, j'ai été agréablement surprise de lire votre biographie, je fais une visite de Nonza le 25 janvier 09 et Léonor Fini tient une place essentielle dans l'histoire du village.
Peut-on se rencontrer Mme Paoli ?
Sincèrement
Delphine Agostini
Rédigé par : Renucci Agostini Delphine | 20 janvier 2009 à 22:30
Bonjour Delphine,
Je veux bien vous rencontrer, mais il faudrait que vous m'écriviez sur ma messagerie perso pour me dire l'heure à laquelle vous serez à Nonza.
Cù amicizia,
Anghjula
Rédigé par : Angèle Paoli | 23 janvier 2009 à 11:31