Le
12 décembre 1946,
Renée Jeanne Falconetti meurt à Buenos Aires. Elle était née, non pas à Sermanu, près de Corti, Haute-Corse (comme on le dit souvent), mais dans les faubourgs de Pantin (comme il est écrit sur son acte de décès), le
21 juillet 1892.
Rinalda (Renée) Falconetti
dans le rôle de Jeanne d'Arc
Image, G.AdC
Quelle image de Jeanne d'Arc trouve-t-on chez Dreyer ?
On se souvient surtout de la femme à la tête tondue que l'on conduit au bûcher.
« La tonte des cheveux est un moment inoubliable. Dreyer filme le visage de Jeanne d'Arc en très gros plan. On voit les détails de la chair sur fond de mur blanc. La chair a une présence incroyable, soulignée par les très gros plans et un décor blanc et nu. Les scènes de torture mettent en avant l'esthétique des instruments utilisés, tels que roues dentées ou marteaux. Le génie de Dreyer est d'instaurer une relation organique entre la chair, les instruments de torture et la justice ecclésiastique qui inculpe une innocente. »
Freddy Buache, ancien directeur de la Cinémathèque suisse, 1999.
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N.B. 1. Après la mort de son fils Gérard (1984), la fille de Renée Falconetti (Hélène) a publié en 1987 aux éditions du Cerf un ouvrage autour de sa mère et de son fils. Mais cet ouvrage n’est plus disponible. Voir fiche-livre des éditions du Cerf.
N.B 2. Comme me l'a confirmé l'une de mes lectrices (Ghjermana de Zerbi, l'auteure de Cantu nustrale... et une parente de la famille Falconetti), Renée Falconetti n'est pas née à Sermanu (comme l'affirment tous les dictionnaires de cinéma, le Robert des noms propres et le Grand Larousse Universel), mais dans les faubourgs de Pantin. Ce qu'atteste Hélène Falconetti dans l'ouvrage qu'elle a consacré à sa mère et à son fils (Falconetti, par Hélène Falconetti, Les éditions du Cerf, 1987, page 15 ; cf. supra). Renée Falconetti n'a même jamais voulu se rendre à Sermanu, qui est bien, en revanche, le village d'origine de son père, Paul Pierre, dit Peppetrone, né le 9 février 1851, ayant épousé le 22 mars 1891 à Paris Emilie Lucie Rose Antoinette Lacoste (mère de Renée Falconetti, originaire de Cahors).
N.B 3. Pour information, Sermanu est aussi le village du chanteur Petru Guelfucci. Sermanu est un des hauts lieux de la tradition polyphonique corse [cliquer ICI pour écouter Corsica par Petru Guelfucci].
pas de commentaires sur la grande artiste qu'est Falconetti... ils sont inutiles : il suffit de voir ses films, mais une bonne année 2006 à Terres de femmes, avec beaucoup de joies et de passion !
Rédigé par : tanguy | 29 décembre 2005 à 14:01
Susan Sontag décédait il y a un an, le 28 décembre 2004.
Rédigé par : pascale | 30 décembre 2005 à 12:11
J'ai beaucoup de pudeur à ouvrir ce commentaire.
Parce que je ne sais si aujourd'hui Hélène Falconetti est toujours vivante.
J'ai très envie de la revoir, nous nous sommes rencontrées lors de la publication de son ouvrage concernant sa mère Renée et son fils Gérard. Nous nous sommes rencontrées parce que nous sommes toutes deux de la même souche familiale et c'est à Sermano que mon père lui a donné mes coordonnées.
Je garde de ma rencontre avec Hélène un souvenir précieux, je voudrais tant la revoir. Au moment de notre rencontre elle m'a laissé ses coordonnées, je me suis sentie si intimidée que je n'ai jamais osé la contacter.
Je le regrette infiniment.
Infiniment.
Si, sur l'improbabilité de cette lecture, quelqu'un pouvait me dire que je peux contacter Hélène, je lui en serais éminemment reconnaissante.
C'est une histoire de famille.
Merci de comprendre.
Pascale.
pascale.marianiATfree.fr
Rédigé par : mariani pascale | 06 septembre 2008 à 02:40
Quelle a été la cause de la mort de Gérard Falconetti ?
Rédigé par : PP | 19 septembre 2010 à 06:57
De la fin prématurée de Gérard Falconetti, je ne sais qu'une chose, c'est qu'il est mort à 35 ans le 9 juillet 1984.
Rédigé par : Angèle Paoli | 19 septembre 2010 à 08:27
Ce soir, 8 décembre 2010, sera donnée au palais des festivals de Cannes, en Première française, la projection du film culte de Dreyer avec, au pied de l'écran, l'orchestre symphonique de Cannes-PACA (50 musiciens) interprétant la composition que le néerlandais Jo van den Booren a écrite pour ce film en 1985.
Jamais cette musique extrêmement poignante n'a été donnée en France, alors qu'elle est - selon le spécialiste du cinéma muet, Ennio Patalas - la meilleure pour souligner les images de Dreyer et le visage de la grande Falconetti. Ce film et cette musique sont très régulièrement donnés en Allemagne, souvent sous la baguette de Frank Strobel, celui qui vient de diriger la dernière mouture de Metropolis.
La salle sera troublée comme on doit l'être à la lecture de ce film et au personnage de Falconetti.
Rédigé par : alphonse drouan | 08 décembre 2010 à 19:02