Ph, G.AdC
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RENÉ CHAR Ph. D.R. Source Voir aussi : - (sur Terres de femmes) René Char/Dame qui vive, c’est elle ; - (sur Terres de femmes) René Char/Juvénile devenir ; - (sur Terres de femmes) René Char/La chambre dans l’espace - (sur Terres de femmes) René Char/La frontière en pointillé ; - (sur Terres de femmes) 19 février 1988/Mort de René Char ; - (sur TSR Archives) un film de Michel Soutter tourné en 1967 chez René Char, à l'Isle-sur-la-Sorgue. |
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Magnifique site, je me suis arrêtée sur René Char dont j'ai entendu un poème sur France Inter cet après-midi... Mais il n'est pas ici. J'ai au moins pu lire ici avec intérêt et découvrir René CHAR dont je ne connaissais rien.
J'ai ajouté sur mon site un lien en copiant deux poèmes. Merci pour cette découverte...
Rédigé par : sylvie | 16 mai 2007 à 22:02
Merci, Sylvie, pour cette visite. Le poème que vous avez entendu était-il dit par René Char lui-même ? Dans ce cas, il est fort probable qu'il commence ainsi :
" Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. [...] "
Si vous voulez à nouveau entendre la voix de René Char, cliquez ICI.
Très amicalement,
Angèle
Rédigé par : Angèle Paoli | 17 mai 2007 à 00:43
Plus que jamais, il faut parler de la Résistance de la poésie, tu as raison Anghjula, "Stehen" disait Paul Celan, "se tenir debout" ! Non, René Char n'est pas "fermé", noué tout au plus, oraculaire certes, mais comme Héraclite, Empédocle ou Parménide. C'est un poète-philosophe qu'il faut sans cesse aimer, c'est-à-dire lire et relire sans relâche, habiter donc. Il ne désespère pas, à rebours il ouvre des chemins.
"Dure, nous enjoignait-il, afin de pouvoir encore mieux aimer un jour ce que tes mains d'autrefois n'avaient fait qu'effleurer sous l'olivier trop jeune." (Le Bouge de l'historien, in Seuls demeurent, Fureur et Mystère Pléiade, p. 145)
Son livre emblématique, Feuillets d'Hypnos, demeure l'une des cimes les plus hautes de la poésie du XXe siècle. C'est un grand livre de RÉSISTANCE pour tous ceux qui désespèrent dans le nihilisme d'aujourd'hui où les félons sont à l'honneur, où celui qui trahit est tout auréolé de gloire. Je ne citerai pas de noms...
Et résister se conjugue au présent !
Rédigé par : Serge Venturini | 17 mai 2007 à 13:43
Cher Serge,
"...où les félons sont à l'honneur".
Vous rappelez-vous cette phrase d'André Thérive que tous les apprentis Ganelons devraient encadrer ?
"La trahison ? Ce n'est qu'une question de date."
Bien amicalement
Rédigé par : Yves | 17 mai 2007 à 15:14
En réponse, cher Yves, deux FULGURiANCES inédites
209
Insurgé pris en otage par l’éternité,
même le temps ne peut te tenir longtemps captif.
210
« Éloge » du félon : - celui qui trahit est auréolé de gloire,
l’être d’honneur retourne manger le pain sec et l’oignon frais de la dignité.
Amicizia
Rédigé par : Serge Venturini | 17 mai 2007 à 21:36
Il est aussi des résistances plus modestes, même sans guerre et sans occupation. Il s’agit d’ « écrire debout », selon la belle expression de Michel Tournier. Ecrire debout, c’est avant tout ne pas se trahir soi-même, une valeur ( s’il en est) intemporelle.
A propos d'oignon, fruit digne et tragique, la berceuse de l'oignon de Miguel Hernandez, dédiée à son enfant et en réponse à une lettre de sa femme où elle lui disait n’avoir que pain et oignon pour le nourrir.
NANAS DE LA CEBOLLA
La cebolla es escarcha
cerrada y pobre.
Escarcha de tus días
y de mis noches.
Hambre y cebolla,
hielo negro y escarcha
grande y redonda.
.
En la cuna del hambre
mi niño estaba.
Con sangre de cebolla
se amamantaba.
Pero tu sangre,
escarchada de azúcar,
cebolla y hambre.
.
Una mujer morena
resuelta en luna
se derrama hilo a hilo
sobre la cuna.
Ríete, niño,
que te traigo la luna
cuando es preciso.
.
Alondra de mi casa,
ríete mucho.
Es tu risa en tus ojos
la luz del mundo.
Ríete tanto
que mi alma al oírte
bata el espacio.
.
Tu risa me hace libre,
me pone alas.
Soledades me quita,
cárcel me arranca.
Boca que vuela,
corazón que en tus labios
relampaguea.
.
Es tu risa la espada
más victoriosa,
vencedor de las flores
y las alondras
Rival del sol.
Porvenir de mis huesos
y de mi amor.
.
La carne aleteante,
súbito el párpado,
el vivir como nunca
coloreado.
¡Cuánto jilguero
se remonta, aletea,
desde tu cuerpo!
.
Desperté de ser niño:
nunca despiertes.
Triste llevo la boca:
ríete siempre.
Siempre en la cuna,
defendiendo la risa
pluma por pluma.
.
Ser de vuelo tan lato,
tan extendido,
que tu carne es el cielo
recién nacido.
¡Si yo pudiera
remontarme al origen
de tu carrera!
.
Al octavo mes ríes
con cinco azahares.
Con cinco diminutas
ferocidades.
Con cinco dientes
como cinco jazmines
adolescentes.
.
Frontera de los besos
serán mañana,
cuando en la dentadura
sientas un arma.
Sientas un fuego
correr dientes abajo
buscando el centro.
.
Vuela niño en la doble
luna del pecho:
él, triste de cebolla,
tú, satisfecho.
No te derrumbes.
No sepas lo que pasa ni
lo que ocurre.
Rédigé par : Emilie Delivré | 18 mai 2007 à 11:14
Il y a très peu de traductions de Miguel HERNANDEZ en langue française. Personne ne s'y colle sérieusement. L'argument des traducteurs : - c'est intraduisible !
C'est l'un de mes poètes préférés. J'aime sa sensualité solaire... et tant d'autres choses !
"Dans mes mains je déclenche un orage
de pierres, de foudres et de haches stridentes,
assoiffé de catastrophes et dévorant."
"El rayo que no cessa, 1936" (tiré de sa belle Elégie à Ramon Sijé) Un chef-d'oeuvre !
Si quelqu'un a des informations sur d'exigeantes traductions, - merci de les communiquer.
Rédigé par : Serge Venturini | 19 mai 2007 à 05:53