DERNIERS JOURS
du
Centre Méditerranéen de la Photographie
à la Galerie Una Volta
de Bastia
Photographes : Joan Fontcuberta, Jean-Claude Coutausse
« Au-delà des questions anthropologiques susceptibles de nous aider à établir leur origine et leur signification dans l'âme collective des Corses, les Mazzeri nous permettent de continuer à garder la réalité comme hypothèse. Ma proposition pour les mazzeri, consiste en un enchaînement d'images qui tracent un parcours à travers leur univers physique et spirituel. Il n'y a pas de véritable argument. Certaines de ces images sont des clichés spontanés, des réactions à une lumière, à un lieu ou à une situation, des réponses à la puissance du paysage, à sa force tellurique, au poids de l'histoire, à la fierté de ses gens... D'autres sont plus élaborées et construites, et elles nous renvoient, comme des flash back, aux aspects magiques des mazzeri. Il n'y a en fait pas d'autre fil conducteur que les va-et-vient subtils de la structure narrative, tout comme il n'y a pas d'autre volonté de style qu'une mise en jeu du dispositif d'une vision méditative afin de traduire mon expérience corse et de faire se réaliser dans chaque image un échange de matière et d'esprit. Il se peut que le résultat soit une photographie qui laisse parler le silence, même si c'est un silence déchirant. Un silence qui ne dévoile pas mais qui suggère. Un silence qui garde le secret mais fait comprendre. [...] »
Joan Fontcuberta, juillet 2003
Les personnages photographiés survivent dans un pays dévasté par la déforestation et les tragédies politiques. De plus, il y subsiste le traumatisme de la déportation et de l'esclavage.
Les Haïtiens ont leur imaginaire pour refuge. C'est un univers vaste et peuplé de forces bienveillantes ou féroces. Face aux inquiétudes de la vie, face au mystère de la mort, ils font intervenir les Esprits pour opérer sur le cours de la chance. Ils cherchent le salut dans un immatériel qui les rassure.
Si l'expression de leur ferveur passe à nos yeux pour de la profanation, il suffit de nous souvenir d'où nous venons. Ces êtres nous ressemblent. Ils partagent nos angoisses, nos peurs. Ils sont ce que nous sommes encore, la nuit dans nos rêves.
Ce sujet, réalisé sur trois années, a été récompensé par plusieurs grands prix internationaux :
Prix Mother Jones, FotoGranPrix de Barcelone, Humanity Award de Pékin, Prix Scam, Bourse Villa Medicis Hors les Murs.
"Mazzeri, Vaudou"
Centre Méditerranéen de la Photographie
3 novembre - 8 décembre 2005
Centre culturel Una Volta
Arcades du théâtre
Rue César-Campinchi
20200 BASTIA
Tél : 04 95 32 12 81
www.una-volta.org
Directrice : Dominique Mattei
Sur Terres de femmes, voir aussi :
- Mort et résurrection d’une île ?
- Mazzeri, diptyque chamanique corse
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Ces images de vaudous me prennent au ventre.
Rédigé par : Yann | 07 décembre 2005 à 15:24