Image, G.AdC ARTS INVISIBLES « Toi qui chantes toutes mes morts, Toi qui chantes ce que tu ne livres pas au sommeil du temps, décris-moi la maison vide, parle-moi de ces morts habillés de cercueils qui habitent mon innocence. Avec toutes mes morts je me remets à ma mort, avec des poignées d’enfance, avec des désirs ivres qui n’ont pas marché sous le soleil, et il n’y a pas une parole matinale qui donne raison à la mort, et pas un dieu où mourir sans grimaces. » LA CARENCE « Je ne connais pas les oiseaux, je ne connais pas l’histoire du feu. Mais je crois que ma solitude devrait avoir des ailes. » LA CARENCIA « Yo no sé de pájaros, no conozco la historia del fuego. Pero creo que mi soledad debería tener alas. » Alejandra Pizarnik, Les Aventures perdues [Las aventuras perdidas, 1958], Œuvre poétique, Collection Le cabinet de lecture (dirigée par Alberto Manguel), Actes Sud, 2005, p. 48 et p. 58.
Alejandra Pizarnik est née à Buenos Aires le 29 avril 1936. Entre 1960 et 1964, elle s’installe à Paris, où elle se lie à André Pieyre de Mandiargues, Octavio Paz et Julio Cortázar et collabore aux Lettres nouvelles et à la Nouvelle Revue Française. Rentrée en Argentine, elle publie cinq de ses principaux recueils : Los trabajos y las noches (1965), Extracción de la piedra de locura (1968), Nombres y figuras (1969), El infierno musical (1971) et Los pequeños cantos (1971), ainsi qu’un essai : La condesa sangrienta, consacré à la comtesse Erzebeth Báthory. Alejandra Pizarnik s’est donné la mort le 25 septembre 1972 à Buenos Aires, sa ville natale. C’est principalement à Alberto Manguel - qui avait fait la connaissance d'Alejandra Pizarnik en 1967 - que l’on doit de connaître aujourd’hui son œuvre en France. Une œuvre poétique placée à pied d’égalité avec celle de Borges par ses compatriotes, et très célébrée dans la jeune génération. Les poèmes d’Alejandra Pizarnik ont été publiés pour la première fois en France aux éditions Granit/Unesco en 1986 (préface d'Octavio Paz). Son œuvre poétique a aussi été publiée en novembre 2005 chez Actes Sud (édition enrichie de deux recueils et d’un choix de poèmes inédits par rapport à la publication des éditions Granit). La traduction française est le fruit du travail conjoint de Silvia Baron Supervielle et de Claude Couffon. Cet ouvrage n’est plus disponible. Depuis 2012, les éditions Ypsilon (Isabella Checcaglini) ont entrepris d’éditer en français l’œuvre intégrale d’Alejandra Pizarnik. Deux ouvrages, Cahier jaune et L’Enfer musical, ont déjà été publiés, dans une traduction en français de Jacques Ancet.
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Une référence qui, une fois de plus, m’interpelle sur ton site.
Trois poèmes que tu nous proposes. Suffisamment pour donner l’envie d’aller voir. Alors, un quatrième pour confirmer l’impression de départ de textes qui disent l’espoir de croire quand le corps n’a plus d’espoir mais qu’il court encore un peu loin derrière.
« bien qu’il soit tard, qu’il soit nuit
et que tu ne puisses pas.
Chante comme si rien ne se passait.
Rien ne se passe. »
Je demande le silence - Alejandra Pizarnik
Rédigé par : Edith | 01 décembre 2005 à 22:20
Merci Edith. Un des très beaux poèmes des Travaux et les nuits. On pourrait se demander si c'est volontairement qu'en cette année Cervantès, tu as fait l'impasse sur l'épigraphe du poème ?
chante, blessée à moi
Es-tu sûre que "rien ne se passe" ou que "rien ne passe" ? A qui donner raison ? Au traducteur Jacques Ancet ou à la traductrice Silvia Baron Supervielle ? Questions qui n'appellent peut-être pas de réponses...
Rédigé par : Angèle | 02 décembre 2005 à 00:43
Oui, je crois que je préfère tes questions à toute éventuelle réponse...
Appelons cela la part du lecteur.
Rédigé par : Edith | 02 décembre 2005 à 12:02
quelle merveille:
"j'ai appelé le vent, je lui ai confié mon désir d'être"
Rédigé par : Draoier | 18 septembre 2012 à 18:31