Aquatinte numérique originale, G.AdC
CAMPO DEL GHETTO NUOVO
« E’ tornato l’odore dell’inverno
tra i risvolti del vento
con filo lievo sgorga sui macigni
la fontana di gelo trasparente
o sale amaro della mia memoria
che mi nutria con azimi e fantasmi
riverberati dal muro assoluto
non c’è niente di freddo come
l’urlo - propagato nei luoghi dissolti
per onde interne - a bocca chiusa
corri, sì corri incerto
con la tua giacca svolazzante
e t’inseguono i gridi dei gabbiani…
quando è spento lo sciame sismico
si fa dolce il presagio della neve »
Marina Raccanelli, « Fragole di novembre », Il segreto delle fragole, Poetico diario 2005, LietoColle, 2004.
CAMPO DEL GHETTO NUOVO
« L’odeur de l’hiver est de retour
à travers les virevoltes du vent
en fil léger dégorge sur les margelles
la fontaine de gel transparent
ô sel amer de ma mémoire
toi qui me nourris d’azymes et d’ombres
sois le miroir du mur absolu
il n’est rien de plus glacé que
le hurlement – qui se propage en des lieux abolis
par des ondes intérieures – à bouche cousue
tu cours, oui, tu cours incertain
ta veste voletant au vent
et te poursuivent les cris des goélands…
quand expire l’essaim sismique
il se fait doux le présage de la neige »
Traduction inédite d'Angèle Paoli
D.R. angèlepaoli
Marina Raccanelli est née à Fiume le 30 septembre 1945. Elle vit actuellement à Venise où elle est enseignante. Elle a notamment été éditée chez l'éditeur LietoColle (Collectif : journal poétique Il segreto delle Fragole, 2005.
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Belle traduction, d'un beau poème.
Ce "mur absolu" fait frémir : ne s'agit-il pas de ce mur formidable, dans le Ghetto, où les Vénitiens ont écrit le nom de leurs frères qui ne sont jamais revenus ? Ils étaient juifs, et ils manquent encore à Venise - ils nous manquent encore aujourd'hui.
J.-M.
Rédigé par : Jean-Marie | 28 novembre 2005 à 18:19
Peut-être Marina Raccanelli nous le dira-t-elle ? Je pense que ce "muro assoluto" (j'ai souhaité ici traduire mot à mot) fait référence à ce mur qui entourait le ghetto de Venise de telle sorte que l'solement soit total ("assoluto"). Il n'y avait qu'une seule porte de sortie (avec pont-levis) et des gondoles faisaient régulièrement le tour de ce "muro" pour assurer la garde de ce qui était en fait une véritable forteresse. Mais, bien évidemment, la lecture de ce "muro assoluto" doit être polysémique (ce "muro assoluto" est bien le frère du "Muro del pianto"). Oui, ce mur vénitien est bien formidable au sens de terrifiant. Et la mémoire est aujourd'hui là pour en assurer la garde. De telle sorte que les ombres (fantasmi = fantômes") ne la submergent pas.
Rédigé par : Angèle | 28 novembre 2005 à 18:59
Flap ... l'oiseau se pose et puis dépose ... bon en espagnol désolé ...
*
Corsica
El alma de tu tierra
Perfuma mi espíritu
De un olor lascivo
Que se cuelga a mis noches
Las dudas que lo atormentan
Son empréstitos de dolores
A los colores que desarman
De roja tu corazón
Estos pasos que conjeturo
Señalados a la desesperación
De una vida de rapiña
De esta cabeza tan negra
A la sangre restaurada
Paga lágrimas amargas
Al honor biselado
Y a estos llantos de madres
*
busard
Rédigé par : busard | 29 novembre 2005 à 11:14
D'abord, je remercie Angèle de m'avoir "découverte", mise dans son très beau et très intéressant blog, et traduite avec sensibilité et précision: pour moi, c'est la première fois que je suis traduite en francais, une langue qui est très musicale...oui, c'est aussi pour ça que ma poésie traduite me plaît beaucoup. Et je m'excuse pour les erreurs, que certainement je fais, il y a beaucoup de temps que je ne parle pas ou n'écris pas en francais. Puis, je remercie aussi Busard, avec sa belle poésie en espagnol, et Jean-Marie, qui a apprécié ma poésie. Tout ce que vous avez écrit sur le mur du Ghetto est vrai, le mur antique et le mur d'aujourd'hui où il y a les nom des morts. Mais j'ai pensé aussi à tous les murs de la terre, à tous les "lager", extérieurs et intérieurs.
Marina
Rédigé par : marina raccanelli | 29 novembre 2005 à 16:17
scusate, avevo scritto un ringraziamento a tutti nel mio stentato francese, ma non sono riuscita ad inviare il messaggio e l'ho perso! per mancanza di tempo, vi riscrivo in italiano: ringrazio Angela per la bella traduzione, fatta con precisione e sensibilità, nessuno mi aveva mai tradotto una poesia in francese! che poi è una lingua molto musicale, adatta a tradurre l'italiano. Grazie anche a Busard per la sua poesia in spagnolo, e a Jean Marie per il suo apprezzamento.
Tutto quello che avete scritto sul muro del Ghetto è vero, quello di una volta e quello di oggi, con i nomi dei morti nella Shoah. Ma io ho anche pensato al muro di Gerusalemme, e a tutti i muri, fuori e dentro di noi.
Je vous remercie bien, vous êtes tous très gentils.
Bonsoir
Marina
Rédigé par : marina raccanelli | 29 novembre 2005 à 16:32
Flap... l'oiseau est un peu confus... il n'avait pas vu que votre poésie était en italien... pour me faire pardonner, voici la traduction en français de la mienne... il n'y est en fait question que du mur... de l'esprit... scusa e grazie a lei !!!
*
L'âme de ta terre
Parfume mon esprit
D'un parfum si lascif
Qu'il s'accroche à mes nuits
Les doutes qui m'alarment
Sont empreints de douleurs
Aux couleurs qui désarment
Le rouge de ton coeur
Ces pas si malhabiles
Inclinent au désespoir
D'une vie de rapine
A cette tête noire
A ce sang restauré
Payé de larmes amères
A l'honneur dévoyé
Et à ces pleurs de mères
*
busard
Rédigé par : busard | 29 novembre 2005 à 19:02
Gentilissima Marina, non preoccuparvi. Non c'è stato nessun problema ! Il suo messaggio non è smarito. Ho messo il messaggio in francese e in italiano, è meglio cosi. La ringrazio tanto, cosi come i miei amici. Sono molto felice di vedere che le è piaciuta la mia traduzione. Provero una altra volta su altri poemi...
Amicizia
Angela
Rédigé par : Angèle | 29 novembre 2005 à 19:05
Flap... l'oiseau à nouveau
je me suis permis de placer et traduire votre poésie sur un site ami...
traduction en anglais...
merci de me dire si cela vous convient... autrement, je l'effacerai
busardement
Rédigé par : busard | 29 novembre 2005 à 19:18
Cher busard, le lien que vous avez communiqué ne permettra pas à Marina d'accéder à votre traduction en anglais, puisqu'il faut un mot de passe pour accéder à ce site.
Quelle solution apporter ??
Rédigé par : Webmestre de Terres de femmes | 29 novembre 2005 à 19:29
En italien, busard, voilà ce que cela donne. Eventuellement, Marina pourra corriger :
"L’anima della tua terra
profuma lo spirito mio
d’un profumo così lascivo
che si aggrappa alle mie notti
i dubbi che mi allarmano
sono impressi di dolori
ai colori che disarmano
il rosso del tuo cuore
quei passi cosi maldestri
spingono alla disperazione
d’una vita di rapina
a quella testa nera
a quel sangue ristorato
pagato di lacrime amare
a l’onore traviato
ed a quei pianti di madri"
Rédigé par : Angèle Paoli | 29 novembre 2005 à 19:51
Flap ... je regarde pour l'accès et vous tiens informé !
Rédigé par : busard | 30 novembre 2005 à 10:25
Flap ... voilà après avoir pris avis auprès des autorités compétentes ... pour accéder au site ...
il faut s'enregistrer en composant la combinaison de ... lettres et chiffres ... qui protège le site ... cela fait ... mon amie balyn autorisera l'accès via un mail perso ...
j'espère que cela ira comme cela ... autrement merci de m'en faire part !
busard
Rédigé par : busard | 30 novembre 2005 à 15:55
Eh bien, je suis étonnée et heureuse d'avoir découvert uno stormo di amici aussi riches de culture, sympas et pleins d'esprit ! J'entends le parfum de la Corse qui m'arrive jusqu'ici, avec la personnalité d'Angèle et le flap flap de Busard...
Adesso capisco come mai era apparsa accanto alla mia una poesia in spagnolo, e cioè per sbaglio, mais c'a été une erreur très utile : così, ho potuto leggere la stessa poesia in tre lingue, e capirla meglio. Mi sembra un'ode al carattere e al fascino della Corsica, n'est-ce pas? L'original, c'est en francais ? C'est la version que je préfère...très belle! La traduzione in italiano è buona, corrreggerei solo: "pagato di lacrime amare" con "pagato con lacrime amare".
Bien, ce soir, j'ai très sommeil, così me ne vado a dormire, ma prima ringrazio molto Busard per avermi fatto conoscere al sito amico inglese. Domani mi iscriverò e leggerò la traduzione, poi tornerò qui.
Bonne nuit
Marina
Rédigé par : marina raccanelli | 30 novembre 2005 à 22:55
je vous envoie une poésie sur les goélands...
Gabbiani
Sciogli dal guscio della menzogna
la mente rattrappita, e sgroviglia
i cordami ammuffiti nel profondo:
disincaglia la scheggia sotto l’unghia,
infilzatasi dentro a tradimento, sfila
l’amo che uncina i giorni e il tempo e l’ora…
guarda gli uccelli a stormi contro il cielo,
e segui il volo
dei più grandi gabbiani, nel tramonto…
ali libere e vaste, in largo ritmo: abbagliante
in ondivago ventaglio!
dal mio libro Vento di stelle fredde, L'Autore Libri, Firenze, 2005.
Rédigé par : marina raccanelli | 01 décembre 2005 à 18:17
Flap ... Marina
Mes amis américain(e)s ... souhaiteraient si cela était possible que vous déposiez un de vos textes sur leur site ... merci d'avance pour eux !
busard
Rédigé par : busard | 06 décembre 2005 à 15:35
je l'aurais dejà fait, et volontiers... mais je n'ai pas réussi à m'inscrire...
ciao busard
marina
Rédigé par : marina raccanelli | 08 décembre 2005 à 18:53
cher Busard, je dois spécifier:
quando mi connetto al sito dei tuoi amici, non riesco a fare il login, perchè non mi dà come valida la password, se chiedo il recupero password non mi dà per valido l'indirizzo di mail , però il mio nome è nell'elenco degli utenti (users)
che fare?
marina
Rédigé par : marina raccanelli | 08 décembre 2005 à 21:09
Très beau, j'écris là-dessus pour le moment. Ce ghetto me fascine aussi.
Rédigé par : Pivoine Blanche | 03 juillet 2006 à 03:05