Aquatinte numérique originale, G.AdC
EL TEMBLOR
« La lluvia
como una lengua de prensiles musgos
parece recorrerme, buscarme la cerviz,
bajar,
lamer el eje vertical,
contar el número de vértebras que me separan
de tu cuerpo ausente.
Busco ahora despacio con mi lengua
la demorada huella de tu lengua
hundida en mis salivas.
Bebo, te bebo
en las mansiones líquidas
del paladar
y en la humedad radiante de tus ingles,
mientras tu propia lengua me recorre
y baja,
retráctil y prensil, como la lengua
oscura de la lluvia.
La raíz del temblor llena tu boca,
tiembla, se vierte en ti
y canta germinal en tu garganta. »
LE TREMBLEMENT
« La pluie
comme une langue aux mousses préhensiles
semble me parcourir,
cherche ma nuque, descendre, lécher l’axe vertical,
dénombrer les vertèbres
qui me séparent de ton corps absent.
Je cherche à présent doucement avec ma langue
la trace persistante de ta langue
plongée dans ma salive.
Je bois, je te bois
dans les demeures liquides
du palais,
dans la radieuse moiteur inguinale,
pendant que ta propre langue me parcourt
et descend
rétractile et préhensile, comme la langue
obscure de la pluie.
La racine du tremblement emplit ta bouche,
tremble, vient t’envahir
et chante germinale dans ta gorge. »
José Ángel Valente, Mandorle, Trois leçons de ténèbres, Gallimard, Collection Poésie, 1998, p. 83.
Voir aussi : - (sur Terres de femmes) José Ángel Valente/LE cap entre dans les eaux ; - (sur Terres de femmes) José Ángel Valente/Ode à la solitude ; - (sur Terres de femmes) José Ángel Valente/SUR le seuil ; - (sur Terres de femmes) José Ángel Valente/TON image mélancolique ; - (sur Poezibao) une fiche bio-bibliographique sur José Ángel Valente ; - (sur Esprits nomades) une superbe page José Ángel Valente. |
Retour au répertoire de novembre 2005
Retour à l' index des auteurs
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.