Pompeo Girolamo Batoni (1708–1787)
Hercule et Vénus (détail), 1748
Huile sur toile, 99 x 74 cm
Liechtenstein Museum
PER UN BACIO CHE RUBBAI
« Per un bacio che rubbai
dalle labbra del mio bene,
in priggion de mille guai
rinserrato amor mi tiene.
Al Giudice fiero
ch’udendo ci stà,
la mia sdegnosetta
dimanda vendetta
io chiedo pietà
mà sono intese, oh Dio,
le sue querelle e non il pianto mio.
Ben lo sò ch’à suo riguardo
mi farà morire al fine,
ò col foco d’un bel guardo
ò col laccio d’un bel crine;
mà s’egli lo vole,
finir anch’io vò
la vita el tormento
e, lieto e contento,
a morte n’andrò,
pur che mi lasci ancora
render ciò che rubbai prima che mora. »
POUR UN BAISER VOLÉ
« Pour un baiser volé
des lèvres de ma bien-aimée,
l’amour me tient captif
dans la région des mille fatalités.
Au sévère Juge
qui maintenant nous écoute,
ma petite dédaigneuse
demande vengeance ;
j’implore pitié,
mais ses plaintes sont écoutées, Oh ! Dieu !
et non mes pleurs.
Je sais bien que pour cette raison
elle me fera finalement périr
par le feu d’un beau regard,
ou par le ruban d’une belle chevelure.
Mais si ainsi il le désire,
moi aussi je veux en finir,
avec ma vie et mon tourment,
et joyeux et content,
j’irai vers la mort,
à condition qu’elle me permette encore
de rendre ce que j’ai volé, avant de mourir. »
Barbara Strozzi (1619-1677), Per un bacio che rubbai (Diporti di Euterpe, parole del Sig. Francesco Piccoli, op. 7), in disque Per un bacio, Harmonia Mundi ibèrica, HMI 987058, mars 2005.
En RISPONDE et antidote contre les piqûres de tarentules, Lu povero ‘Ntonnuccio.
Rédigé par : Yves | 18 novembre 2005 à 02:53
Yves, la Corse n'est pas les Pouilles, ni la Calabre ou le Royaume de Naples. Et je ne connais pas en Corse de tradition cultuelle liée à Dionysos (plutôt à celui d'Isis ou à celui de Minerve). Et donc pas de thérapie musicale qu'aurait pu découvrir quelque jésuite savant, du genre Athanasius Kircher. Les jésuites sont d'ailleurs peu venus en Corse si je m'en tiens à Dorothy Carrington, sauf au moment de la Contre-Réforme pour remettre un peu d'ordre dans le débordement des franciscains. Quant à la tarentule, elle est moins dangereuse que l'apis Corsicae que semblait particulièrement craindre Sénèque au moment de son exil. Et puis, si je me souviens d'avoir dansé la saltarelle à Rome, je crois ne jamais avoir dansé la tarentelle. Merci en tout cas d'avoir pensé à Marco Beasley et à ce très beau disque d'Alpha, qui complète bien le disque sublime entièrement consacré à la tarentelle.
Rédigé par : Angèle | 18 novembre 2005 à 10:31
Vous n’avez sans doute pas dansé de tarentelle en Corse chère Angèle, pourtant si vous aviez été présente à la fête du four que j’ai donnée en mon village en août 2001 vous auriez pu danser un quadrilliu avec le groupe Tutti in Piazza !
Nos ancêtres, les hommes exclusivement, ont dansé La Moresca, une danse guerrière qui, comme son nom l’indique, était un héritage des barbaresques, et les femmes, quand la vendetta ensanglanta nos familles, dansèrent aussi U Caratolu , une danse funèbre en spirale autour de la tola sur laquelle était exposé un défunt assassiné dans une embuscade vengeresse…
A propos, connaissez vous La Moresca, suite de danses pour septuor à vent, percussion et piano du compositeur Henri Tomasi ?
Baci
@prestu
Rédigé par : Guidu | 18 novembre 2005 à 14:40