Le 24 novembre 1960, le sculpteur français d’origine russe Ossip Zadkine reçoit le Grand Prix national des Arts.
Je me souviens de ma première visite au musée Zadkine à Paris. C’était il y a si longtemps, dans l’ancien atelier de la rue d’Assas. C’était aussi une visite découverte improvisée, comme je les aime. Un style de visite auquel m’avait alors initiée L’Œuvre ouverte d’Umberto Eco. Une plongée inattendue dans l’intimité d’une œuvre que je ne connaissais pas. Je me souviens de formes dansées, creusées dans l’obscurité des matières et peuplant de leurs pleins, l’exiguïté du lieu, pareil à une forêt. Il me semble qu’il y avait surtout des bronzes. Je me souviens avoir tourné autour des groupes aux agencements complexes pour les saisir dans leurs mouvements, leurs rythmes et leurs courbes. Pour voir évoluer avec moi leurs enlacements mystérieux et changeants. Mesurer, au gré de mes déplacements, les jeux d’ombre et de lumière. Je me souviens de mon émotion face à la sculpture Paul Eluard, poète. Je n’ai jamais oublié Zadkine, pour qui je garde une tendresse particulière, et dont j’ai visité depuis l’ancien atelier des Arques, dans le Lot. Peut-être cette visite de l’atelier d’Assas a-t-elle été ma première vraie rencontre avec la sculpture.
Né à Smolensk en 1890, Zadkine arrive à Paris en 1910. Il a déjà expérimenté la sculpture sur bois au cours d’un séjour en Angleterre. En France, séduit par l’art roman, il se lance dans le travail de la pierre. Peu à peu, il évolue de formes frustes vers des compositions plus recherchées, où dominent les courbes, la lumière et le rythme. Bientôt son œuvre devient baroque. Un baroque personnel et original. Ossip Zadkine, qui a enseigné pendant quatre années consécutives (1940 à 1944) aux Etats-Unis, a également réalisé des œuvres monumentales, des gouaches et des tapisseries. Ses ateliers de la rue d’Assas à Paris et des Arques, dans le Lot, ont tous deux été transformés en musées. Ossip Zadkine est mort à Paris en 1967.
Angèle Paoli
Texte D.R. angèlepaoli
Source
Ses œuvres sont dispersées en France et à l’étranger.
- L’Odalisque (1932), Musée Réattu, Arles.
- Diane (1934), bronze, Musée de Manchester.
- Homo Sapiens (1935), sculpture sur bois (orme), Musée national d’Art moderne, Paris.
- Le Sculpteur (1939), bois polychromes, Musée national d’Art moderne, Paris.
- Le Grand Orphée (1956), Musée de Middelheim, Anvers.
- La Forêt humaine (1963), Fondation Van Leer, Jérusalem.
Voir aussi : - le site du Ossip Zadkine Research Center. |
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Merci Angèle de me faire découvrir tant de beautés.
Rédigé par : Nathalie | 26 novembre 2005 à 10:28
Bienvenue Nathalie sur Terres de femmes. N'hésitez pas à déposer vos commentaires. Je vous accueillerai toujours personnellement et avec plaisir.
Rédigé par : Angèle | 28 novembre 2005 à 12:32