Le 1er novembre 1994, Alain Bashung entreprend une tournée de deux ans. Qui s’achève donc en novembre 1996. De l’Olympia (du 1 er au 6 novembre) au Bataclan, en passant par le Zénith et le festival du Printemps de Bourges. De Chatterton à Confessions publiques, Alain Bashung n’en finit pas de déconcerter. Et de déranger.
Source
Considéré d’un mauvais œil par la bourgeoisie provinciale, frileuse et replète, Alain Bashung déboule dans les couloirs de lycées des années 1980. Les adolescentes ne résistent pas à son « mauvais genre ». Elles se laissent emporter par sa dégaine à la Dick Rivers, ses chansons aux accents osés et sa poésie décalée. Le gamin alsacien, frotté au parisianisme des usines et des ateliers de Boulogne-Billancourt, est propulsé au zénith avec deux chansons qui font fureur : « Gaby » d’abord et « Vertige de l’amour » ensuite.
Poète à la voix de tendre rocaille, Bashung poursuit sa route de baladin-météore, qui émeut et séduit tant par le mélange des coloris musicaux que par la recherche d’un nouveau langage poétique. Tendre oui, mais drôle, Alain Bashung invente le « style Bashung ». Déjanté. Intemporel. Inimitable.
PETITE DISCOGRAPHIE PORTATIVE :
- Novice (1989)
- Passé le Rio Grande (1991)
- Osez Joséphine (1992)
- Chatterton (1994)
- Confessions publiques (1995)
- Fantaisie militaire (1998)
- L’Imprudence (2002)
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Que de chansons extraordinaires, quel art de la langue chez Bashung. Le dernier disque l'Impatience est magnifique. Et pourtant, que je vous dise : je suis férue de musique classique, je n'ai presque écouté que ça toute ma vie, je connais peu et mal la chanson française (même les grands), un peu de pop jadis... mais lorsque j'ai entendu Bashung, j'ai été immédiatement conquise par la triple alliance : la musique, les mots, le grain de la voix. Ses textes ont une vraie portée pour certains et cette musique fait partie de celles qui vous hantent, qui reviennent à des moments précis sans que l'on sache trop pourquoi. Combien de fois me suis-je murmurée ou plus exactement ai-je entendu en moi le "laisse venir, laisse venir, laisse venir... l'impatience" plusieurs fois répétée, ressassée du dernier disque. Je viens, grâce à vous Angèle, de connaître quelqu'un qui, à certains égards, n'est pas éloigné de Bashung, Jean Guidoni, et je retrouve dans le disque Trapèze de ce dernier la même capacité d' envoûtement que celle suscitée par l'Impatience.
Rédigé par : Florence Trocmé | 03 novembre 2005 à 15:31
Merci, ma chère Florence, de ces aveux qui me touchent. Vous rapprochez Bashung et Guidoni et vous avez raison. Outre ce que vous dites de leur talent de paroliers et de musiciens, ils ont en commun ce côté « underground » que j’affectionne particulièrement. Avec ces deux-là, on est sûr de nager très au large du politiquement correct. Ils possèdent l’un et l’autre le pouvoir de faire basculer hors des frontières. Il suffit de se laisser porter par la musique des mots pour s’embarquer avec eux dans le voyage. Jusque dans des profondeurs insoupçonnées. Dont on ne revient pas indemne. Comme vous, je me surprends à fredonner les mots et les airs de Bashung qui continuent de me bouleverser. Pour Guidoni, je laisse décanter un peu, au lendemain du concert auquel j’ai assisté le mois dernier. Je crains sans doute qu’il ne m’entraîne dans des lointains dont je sais qu’il est difficile de revenir.
Rédigé par : Angèle | 04 novembre 2005 à 13:10
Florence, il ne te reste plus qu'à découvrir les anciens albums de Jean Guidoni et particulièrement http://www.deezer.com/track/1694540>Crime Passionnel. Je suis persuadée que tu seras conquise, n'est-ce pas Angèle ?
Rédigé par : myriade | 04 novembre 2005 à 16:07