A Guidu, cette plume perdue mais à jamais retrouvée
Petite plume de geai bleu argentée bleue nuitée offerte un jour d’été bonheur bleu azuré blotti tout entier ténu dans la plume de geai bleutée dérobée envolée perdue où égarée petite plume de geai bleuté plume de douceur argentée cueillie au haillon bleu d’un arbousier d’un châtaignier d’un ciste fané petite plume de geai bleu élégante effilée voile de duvet envolé où disparu affolée éperdue petite plume fourvoyée de tendresse ténue cherchée où éplorée inconsolée émue petite plume de geai bleuté plume de baiser dérobé promesse de légèreté partagée de lumière bue désir bleu suspendu à la moire argentée de la petite plume bleue nuitée reparue retrouvée nue menue nuit argentée douceur bleutée beauté
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Merci de ce beau poème qui me rappelle la Corse!
A bientôt!
Rédigé par : Ouchy | 18 octobre 2005 à 20:39
Merci chère Angèle pour votre très beau geai bleu.
Voici quelques vols bleutés que d’autres ont aussi écrits !
Mais ce n'était pas pour moi…
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Vergogna à tè chì vendi a terra
In quelle campagne brusgiate
Più mancu un cane ùn abbaghja
Magra trista la ghjandaghja
Canta e stagione malate
Vergogna à tè chì vendi a terra
Honte à toi qui vends la terre
Dans ces campagnes brulées
Plus même un chien n'aboie
Maigre et triste le geai
Chante les saisons malades
Honte à toi qui vends la terre
GhjuvanPaulu Poletti_______
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J’ai combattu la veille pour te dire
Que le jour arrive bientôt pour t’aimer.
Le berceau constellé de la nuit est venu adoucir
Les clameurs du geai bleu quand il a dit préférer,
Savourer ce matin à l’ambiance de la paisible saison,
Gazouiller avec toi selon sa façon.
Passer des heures éteintes sans raison
A siffloter la vie qui lui tient bon.
Lisange________
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Le geai jaseur passait dans le ciel à tire-d'aile
Regardant la cape cardinale errer libérée.
Eros sortit ses soies séduisant la jeunesse née
Et l'enivra d'un cordial d'air doux en coupelle.
Lise Dupuis______
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Bel oiseau, beau geai bleu, que j'aime
entendre ta rengaine...
Que de soleil, tu apportes dans ton plumage,
beau geai bleu donnant en gage
ton chant séduisant ta tourterelle.
Bel oiseau à la ritournelle éternelle.
Johanne Lebeau_______
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Le Geai paré des plumes du Paon
Un Paon muait; un Geai prit son plumage;
Puis après se l'accommoda;
Puis parmi d'autres Paons tout fier se panada,
Croyant être un beau personnage.
Quelqu'un le reconnut: il se vit bafoué,
Berné, sifflé, moqué, joué,
Et par Messieurs les Paons plumé d'étrange sorte;
Même vers ses pareils s'étant réfugié,
Il fut par eux mis à la porte.
Il est assez de geais à deux pieds comme lui,
Qui se parent souvent des dépouilles d'autrui,
Et que l'on nomme plagiaires.
Je m'en tais; et ne veux leur causer nul ennui:
Ce ne sont pas là mes affaires.
Jean de la Fontaine _______
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Amicizia
Guidu ______
Rédigé par : Guidu | 19 octobre 2005 à 10:30
et l'oiseau bleu chantait le matin et il chantait dans la journée et dans le soir et il paraissait si heureux sur sa branche toujours avec son chant qui ensorcelait son monde d'oiseaux et ceux qui voulaient l'écouter et l'oiseau bleu savait bien pourtant que son chant était son langage et qu'il n'avait rien à voir avec le bonheur,
mais seul l'oiseau le savait.
clem.
Rédigé par : clem | 19 octobre 2005 à 12:29
Je suis bouleversée, caru Guidu, par ce cri du chanteur GhjuvanPaulu Poletti. Je connaissais cet appel désespéré pour l’avoir vu écrit çà et là sur notre île. Je me souviens de m’être à moi-même répété ce « Vergogna a te » en rentrant de Calvi, en août dernier. Calvi, désormais dénaturé, bétonné, « baléarisé » par des kilomètres de constructions d’une vulgarité et d’une laideur affligeantes ! Ou encore lorsque je suis descendue me baigner à la plage d’Arone. Vierge encore il y a quinze ans à peine, aujourd’hui dévastée de manière irréversible. Mon cœur se serre lorsque je vois le maquis dépossédé de sa beauté sauvage, au profit du béton qui gagne éhontément l’espace jusqu’alors inviolé d’« a macchia ». Tout cela me désespère. M’arrache des larmes de rage et de chagrin. Je comprends, naturellement, que certains de nos compatriotes ne puissent résister à l’appel des sirènes. Ou qu’ils n’aient pas les moyens de faire autrement. Mais je comprends aussi que d’autres ne se résignent pas à voir leur terre ainsi saccagée. En proie à l’avidité de quelques « svergugnati »!
Que faire ? Comment protéger encore ce qui reste de terres insoumises dans ta Cinarca ? Ce peu qui reste des côtes jusqu’alors rebelles de mon Cap Corse ?
Rédigé par : Angèle Paoli | 19 octobre 2005 à 13:29