Ph. D.R.
Source
NATURA
La terra e a lei concorde il mare
e sopra ovunque un mare più giocondo
per la veloce fiamma dei passeri
e la via
della riposante luna e del sonno
dei dolci corpi socchiusi alla vita
e alla morte su un campo;
e per quelle voci che scendono
sfuggendo a misteriose porte e balzano
sopra noi come uccelli folli di tornare
sopra le isole originali cantando:
qui si prepara
un giaciglio di porpora e un canto che culla
per chi non ha potuto dormire
sì dura era la pietra,
sì acuminato l'amore.
Mario Luzi, La Barca, in Tutte le poesie, volume primo, Garzanti, Gli Elefanti, Milano, 2005, pagina 36.
NATURE
La terre et à elle accordée la mer
et partout au-dessus, une mer plus joyeuse
à cause de la rapide flamme des moineaux
et du trajet
de la lune reposante, et du sommeil
des doux corps entrouverts à la vie
et à la mort dans un champ ;
à cause aussi de ces voix qui descendent
s’échappant de mystérieuses portes, et bondissent
au-dessus de nous comme des oiseaux fous de revenir
en chantant au-dessus des îles originelles :
ici, se préparent
un grabat de pourpre et un chant qui berce
pour celui qui n’a pu dormir,
si dure était la pierre,
et si tranchant l’amour.
Mario Luzi, La Barque in Prémices du désert, Gallimard, Collection Poésie/Gallimard, 2005, p. 69.
Ma chère, l'élément hydrique, cet "oeil véritable de la terre", semble nous rapprocher maintenant. Il me plaît de te dédier... :
Il Fiume fermo...
Il fiume fermo nella sua pelle luminosa
aggricciata dal controvento, un'ultima
ritrosia del fiume poco prima dei ponti -
chi sa come mi lascia il suo silenzio
all'interno balenio di quel ricordo
d'una sosta d'altri tempi, e in esso
sfolgora la città disfatta in acqua,
ne brucia di felicità la mente quasi possano
un attimo, uno solo
accaduto e inaccaduto rifondersi,
finchè insensibilmente non c'è altro,
quel fuoco, quell'acqua, quegli elementi.
Mario Luzi, I - Il filo perduto dell'avvenimento, Al fuoco della controversia [Au feu de la controverse] in Poesie, I, Garzanti, Milano, 1998, p. 454.
Rédigé par : madeinfranca | 16 octobre 2005 à 10:39
Grazie a te, bella. Tu sais, le premier recueil de Mario Luzi publié en français en livre de poche (la Collection Poésie de Gallimard) n'est sorti qu'en avril 2005. Il ne concerne que les poèmes de la période 1932-1956 (titre : Prémices du désert). J'en extrais ces vers issus du poème "Le long du fleuve" (pages 250/251). Ce recueil ne fournit pas le texte original :
"Si je te rencontre, je n'y suis pour rien,
je longe le cours de ce fleuve rapide
là où il s'insinue entre baraques et tertres.
[...]
Le paysage est celui des hommes,
qui, par absence d'amour,
apparaît désuni et étrange.
Et toi, comme tu rôdes solitaire !
C'est plus clair que jamais : la souffrance
pénètre dans la souffrance d'autrui
ou bien est vaine
- non pas, voudrais-je, comme fleuve froid
mais comme feu de communion...
Amour difficile à offrir,
difficile à recevoir. S'il ose
il se trouble, il éprouve le froid du serpent;
mais s'il n'ose pas, il erre inassouvi,
plus pressant d'âge en âge, de vie en vie.
Le fleuve coule, et ses remous tournoient..."
Rédigé par : Angèle | 16 octobre 2005 à 17:04
Pour entendre une émission radio (en italien) consacrée à Mario Luzi, se rendre sur le site Italica RAI ou cliquer directement ICI (attention, il arrive qu'à certaines heures, ce programme ne soit pas disponible). Il y a 5 minutes, j'ai pu y accéder.
Je donne ci-après la traduction du premier poème dit par Luzi :
Alla primavera [1935], extrait de La Barca, Tutte le poesie, I, Garzanti, Milano, p. 23.
Au printemps
"Du fond des mers les vaisseaux se feront herbe
pour la fraîche hirondelle au passage des continents,
les navigateurs dans l'océan vide de vents
reflètent leur visage endurci,
les brèves années dans le flux de l'eau infinie.
De chaudes persuasions descendent sur la terre fleurie,
la crainte, l'humilité de la vie.
Les mères essuient leurs larmes de tristesse
dans les églises, par les vérités infatigables, par elles-mêmes surprises,
elles se tiennent sous les lampes allumées avec leur enfance."
Mario Luzi, Prémices du désert, Gallimard/Poésie, page 51.
Rédigé par : Terres de femmes | 17 octobre 2005 à 11:08