Sur le chemin ne dis jamais :
Je n'en peux plus, je reste là.
Ph, G.AdC
PALABRAS PARA JULIA
« Tú no puedes volver atrás
porque la vida ya te empuja
como un aullido interminable.
Hija mía, es mejor vivir
con la alegría de los hombres,
que llorar ante el muro ciego.
Te sentirás acorralada
te sentirás perdida o sola
tal vez querrás no haber nacido.
Yo sé muy bien que te dirán
que la vida no tiene objeto,
que es un asunto desgraciado.
Entonces siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti como ahora pienso.
La vida es bella, ya verás
como a pesar de los pesares
tendrás amigos, tendrás amor.
Un hombre solo, una mujer
así tomados, de uno en uno
son como polvo, no son nada.
Pero yo cuando te hablo a ti,
cuando te escribo estas palabras,
pienso también en otros hombres.
Tu destino está en los demás,
tu futuro es tu propia vida,
tu dignidad es la de todos.
Otros esperan que resistas
que les ayude tu alegría
tu canción entre sus canciones.
Entonces siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti como ahora pienso.
Nunca te entregues ni te apartes
junto al camino, nunca digas
no puedo más y aquí me quedo.
La vida es bella, tú verás
como a pesar de los pesares,
tendrás amor, tendrás amigos.
Por lo demás no hay elección
y este mundo tal como es
será todo tu patrimonio.
Perdóname no sé decirte
nada más pero tú comprende
que yo aún estoy en el camino.
Y siempre siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti como ahora pienso. »
José Agustín Goytisolo, Palabras para Julia y otros poemas, colección Poesía, Editorial Plaza y Janés, Barcelona, 1999.
PAROLES POUR JULIE
« Tu ne peux plus t'en retourner,
Car la vie est là qui te pousse,
Comme une plainte interminable.
[...]
Tu te sentiras enfermée,
Tu te sentiras perdue, seule,
Ou tu voudras n'être pas née.
[...]
Mais toi, à jamais souviens-toi
De ce qu'un jour moi j'ai écrit
Pensant à toi comme j'y pense.
La vie est belle, tu verras
Comment, en dépit des chagrins,
Te viendront les amis, l'amour.
Un homme seul ou une femme,
Ainsi, regardés un par un,
Ils sont poussière, ils ne sont rien.
[...]
Alors toi, toujours souviens-toi
De ce qu'un jour moi j'ai écrit
Pensant à toi comme j'y pense.
D'autres attendent que tu résistes,
Que tu les aides de ta joie,
Et que les aide ta chanson.
Ne te livre, ni ne t'écarte,
Sur le chemin ne dis jamais :
Je n'en peux plus, je reste là.
[...]
Je ne sais rien dire de plus,
Mais tu dois comprendre ceci :
Je suis encore sur le chemin.
Mais toi, à jamais souviens-toi
De ce qu'un jour moi j'ai écrit
Pensant à toi comme j'y pense. »
Pour une bio-bibliographie du poète catalan José Agustín Goytisolo (1928-1999), cliquer ICI.
Ce poème de José Agustín Goytisolo est chanté par Paco Ibáñez dans son disque Universal 064 752-2, 2002. Ci-après la version de Paco Ibáñez :
« Tú no puedes volver atrás
porque la vida ya te empuja
con un aullido interminable,
interminable.
Te sentirás acorralada
te sentirás perdida o sola
tal vez querrás no haber nacido,
no haber nacido.
Pero tú siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti, pensando en ti,
como ahora pienso.
La vida es bella ya verás,
como a pesar de los pesares,
tendrás amigos, tendrás amor,
tendrás amigos.
Un hombre solo, una mujer,
así tomados de uno en uno,
son como polvo, no son nada,
no son nada.
Entonces siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti, pensando en ti,
como ahora pienso.
Nunca te entregues ni te apartes
junto al camino nunca digas
no puedo más y aquí me quedo,
y aquí me quedo.
La vida es bella ya verás,
como a pesar de los pesares,
tendrás amigos, tendrás amor,
tendrás amigos.
Y siempre siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti, pensando en ti,
como ahora pienso. »
- Pour entendre José Agustín Goytisolo dire à voix haute Palabras para Julia, cliquer ICI [RealPlayer]. Source 1. Source 2.
- Pour entendre Liliana Herrero chanter Palabras para Julia (José Agustín Goytisolo - Paco Ibáñez), cliquer ICI (thème musical du film Kamchatka de Marcelo Piñeyro, 2002) . Source
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Chère Angèle,
bonne année 2007
les meilleurs voeux pour toi et les tiens
amicalement
baisers à toi
Tahheyyât Sbah
et ceci aussi pour toi
Paco Ibañez canta a José Agustin Goytisolo
poème de:
JOSÉ AGUSTÍN GOYTISOLO
Autobiografía
Cuando yo era pequeño
estaba siempre triste
y mi padre decía
mirándome y moviendo
la cabeza: hijo mío
no sirves para nada.
Después me fui al colegio
con pan y con adioses
pero me acompañaba
la tristeza. El maestro
graznó: pequeño niño
no sirves para nada.
Vino luego la guerra
la muerte -yo la vi-
y cuando hubo pasado
y todos la olvidaron
yo triste seguí oyendo:
no sirves para nada.
Y cuando me pusieron
los pantalones largos
la tristeza en seguida
cambió de pantalones.
Mis amigos dijeron:
no sirves para nada.
En la calle en las aulas
odiando y aprendiendo
la injusticia y sus leyes
me perseguía siempre
la triste cantinela:
no sirves para nada.
De tristeza en tristeza
caí por los peldaños
de la vida. Y un día
la muchacha que amo
me dijo y era alegre:
no sirves para nada.
Ahora vivo con ella
voy limpio y bien peinado.
Tenemos una niña
a la que a veces digo
también con alegría:
no sirves para nada.
("Salmos al viento", Editorial Lumen, 1980)
traduction personnelle:
"Quand j'étais petit
j'étais toujours triste
et mon père,
me regardant en hochant la tête, disait:
mon fils, t'es bon à rien!
Ensuite, je partis au collège
avec mon bout de pain, et les adieux de la famille
la tristesse m'accompagna
et le professeur me serinait:
petit enfant, t'es bon à rien!
alors vint le temps de la guerre
et j'ai vu la mort de mes propres yeux
et quand tout fut passé et oublié
ma tristesse me tenait toujours
et j'ai continué à entendre:
t'es bon à rien!
et lorsque j'ai porté mes premiers pantalons longs,
la tristesse a simplement changé de pantalon,
et elle m'a suivi
mes amis me disaient: t'es bon à rien!
dans la rue comme à l'école
j'ai appris à haïr l'injustice et ses lois
me poursuivait toujours cet triste cantilène:
t'es bon à rien!
je suis passé par toutes les étapes de la vie,
toujours avec cette sacrée tristesse pour compagne
j'aimais une fille, elle était heureuse, elle
et elle me disait: t'es bon à rien!
à présent, je suis avec elle,
bien mis, bien peigné
nous avons une petite
à laquelle je répète parfois avec joie:
t'es bonne à rien!"
Rédigé par : jubilacion | 30 décembre 2006 à 19:23
Jubilacion,
J'ai mis un lien sur le titre du poème de Goytisolo. La voix qu'on entend est bien celle de Goytisolo.
Amicizia
PS Angèle sera en ligne en fin de soirée. Elle va être très heureuse de te lire.
Rédigé par : Webmestre de TdF | 30 décembre 2006 à 20:16
Merci à toi, Jubilacion, merci de ta visite et de ta fidélité. Je trouve étrange la fin de ce poème de Goytisolo qui nous enferme dans l'éternelle problématique des transmissions, du répétitif et de l'itératif ! Comment franchir le pas vers un plus de liberté où l'Autre ne soit pas synonyme d'aliénation ?
Bonne et heureuse année à toi et à ceux qui te sont chers.
Je t'embrasse,
Angèle
Rédigé par : Angèle Paoli | 31 décembre 2006 à 11:04
Bonsoir je ne repasse que ce soir et très vite avant d'aller me coucher
je vais réfléchir à la question que tu poses Angèle sur l'aliénation
et je reviendrai écouter aussi en cliquant sur les liens
(je n'arrivais plus à remettre la main sur cette page chez toi!)
à bientôt!
là j'ai l'occasion de me coucher tôt, j'y plonge!
amicizia
Rédigé par : jubilacion | 09 janvier 2007 à 23:00
Voici une superbe version de Palabras para Julia
Rédigé par : Laura | 28 mars 2009 à 21:07
Bonjour,
Puis-je mettre un lien vers cette page de votre blog du 4 octobre 2005 avec les textes de "Palabras para Julia" sur ma page de Facebook, s'il vous plaît ? Elle est si belle.
Rédigé par : Denise Dudon | 07 août 2010 à 20:28
et pourquoi ne pas traduire... "ça ne sert à rien.."
sous entendu ça ne sert à rien d'être triste...
Rédigé par : jackline | 08 novembre 2010 à 10:45