« Approchés vous donc, mon Peton, car vous estes mieux pres que loing. Et puisque vous estes plus propre à satisfaire au goust qu'à l'ouïe, recherchons d'entre un nombre infini de baisers diversifiés, lequel sera le plus savoureux pour le continuer.
O ! qu'ils sont doux et tout maintenant assaisonnés pour mon goust ! Cela me ravit, et n'y a sur moy petite partie qui n'y participe, et où ne furette et n'arrive quelque estincelle de volupté. Mais il en faut mourir; j'en suis tout esmue et en rougis jusque dans les cheveux.
O ! vous excedés vostre commission, et quelqu'un s'en apercevra de cette porte. Eh bien! vous voilà enfin dans vostre element où vous paroissés plus qu'en chaire. Ha! j'en suis hors daleine et ne m'en puis ravoir; et me faut, n'en deplaise à la parole, à la fin advouer que, pour si beau que soit le discours, cet ebatement le surpasse; et peut on bien dire, sans se tromper: rien de si doux, s'il n'estoit si court. »
Marguerite de Valois, La Ruelle mal assortie, Sulliver, 2000, p. 34.
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