A mon trisaïeul Dominique Baldassari
Palmier de haute race
élégant élancé
tu étires tes voiles en partance
vers des rêves perdus
il ne te reste des terres
qui t’ont vu naître
que l’ombre portée de tes palmes
sur le mur chauffé à blanc
au creux de ta tour crénelée
tu balances au gré des vents
tes gréements effilés
dans le ciel transi de bleu
Dans le ciel transi de bleu
l’ombre portée du palmier
murmure les noms effacés
de ceux qui se sont embarqués
les Baldassari, Giraldi, Giuliani,
Gregori, Luigi, Mariani, Piccioni, Pieretti,
Vincentelli…
du Cap Corse aux Amériques
ils ont navigué bourlingué
travaillés durement par la houle
un matin de demi-brume caraïbe
ils ont touché terre ferme
c’était dans les marécages du llanos
Ils se sont dispersés
aux quatre découpes des côtes
dans les haciendas blanches
entre Venezuela et Trinidad
ils ont battu le pavé des villes
à Caracas ils se sont enivrés
de la moiteur des femmes
du vin de palmes et d’aloès
ils ont bâti leur fortune
au prix d’un exil sans fin
dans les champs de coton de café de tabac
Un jour de demi-brume caraïbe
ils ont réinventé la mer
portés par un mal obscur
dans leur île natale ils ont débarqué
leurs lourdes malles gonflées d’or
ils ont élevé palais et tombeaux
ils reposent seigneurs apaisés
en leur terre bercée par l’ombre portée
du palmier bleu
Angèle Paoli
D.R. Ph et texte angèlepaoli
Retour au répertoire de septembre 2005
Retour à l'index de la catégorie Zibal-donna
Oui, cara Anghjula, dans ton Cap-Corse les végétaux de Trinidad ou de Saint-Domingue portent forcément des ombres frémissantes sur les demeures des Américains…
Ce magone des Amériques dit que le découvreur des Indes était un Genovese de Calvi du nom de Cristofaro Colombo...
Merci pour cet azur maritime, cet appel du large, qui, berçant tes rivages d'enfant, m'ont ouvert au monde, libérant mon île dans l'île de son enfermement">http://terresdefemmes.blogs.com/./photos/uncategorized/dans_les_montagnes_de_mon_le1_1.jpg">enfermement !
Baci
Guidu _____
Rédigé par : Guidu | 15 septembre 2005 à 09:40
souvenirs d'un moment de pure beauté...
Rédigé par : double je | 17 septembre 2005 à 15:06
Buenos días Angèle,
Yo comprendo francés pero se me hace muy dificil escribirlo, asi que prefiero escribir en español.
Deseo expresarle que leo con frecuencia su página web y que la disfruto mucho. Es muy dinámica, tiene mucha fuerza, usted es la representación que yo me hago de una mujer corsa contemporánea.
Reciba un cordial saludo,
Elisa
Rédigé par : Elisa Arráiz Lucca | 04 avril 2006 à 20:18
En cliquant ICI, il est possible d'accéder à une conversation téléphonique (en espagnol) du 16 octobre dernier [podcast] où Elisa Arraiz Lucca parle de son premier roman Te pienso en el puerto. Le sujet de ce roman porte sur l'émigration corse au Venezuela au cours du XIXe siècle. Elisa Arraiz Lucca cherche actuellement un éditeur corse (ou continental) pour éditer l'ouvrage en français.
Rédigé par : Webmestre de TdF | 04 avril 2006 à 20:47