Longtemps, il lui a confié sa passion. Longtemps, il lui a chuchoté ses Instables. Un jour, il les lui a offertes. Pudiquement. Elles sont arrivées jusqu’à elle. Elle les a reçues. L’une après l’autre, elle les a ouvertes. Découvertes, caressées, mises à nu. Il lui a demandé d’écrire, d’écrire pour lui les Instables. Elle s’est sentie déconcertée. Résistante presque. Elle les a laissées en attente, au secret. Qu’elles fassent en elle leur chemin. Peu à peu elle s’est laissé apprivoiser. Elle s’est imprégnée de leur couleur, elle s’est arrimée à leurs titres, elle a épousé leurs lignes de lumière. Elle s’est approprié leur mystère. Elle s’est lancée dans le vide, le plein sidéral de l’écriture. Elle a glissé sur le fil des images. Elle a plongé dans leur spirale comme elle plongeait enfant de la jetée du port. En prenant bien son souffle. D’une aube de juillet à l’autre, elle a tissé sa toile. Tressé les mots complices en écho démultiplié aux images. Elle a composé avec l’absence dans un chjami è rispondi d’un mode nouveau. Lumineux et diffracté. Un après-midi d’août, en plein cœur de la Cinarca, ils ont modulé le plain-chant des Instables. A cappella.
D.R. Ph et texte : G.AdC/angèlepaoli
INDEX des INSTABLES
>>> Bouche-baiser (Instable 1)
>>> Pointe de green (Instable 2)
>>> Blues déjantés (Instable 3)
>>> Géographie des côtes (Instable 4)
>>> Chemin d’écharpe noire (Instable 5)
>>> Eclipses de seins (Instable 6)
>>> Volumen oublié (Instable 7)
>>> L’œil acier du cyclone (Instable 8)
>>> La marelle des jeux (Instable 9)
>>> Le vertige veille (Instable 10)
>>> Illusoire trinité (Instable 11)
>>> Idéal de bain (Instable 12)
>>> Les sons cris du piano bleu (Instable 13)
>>> Chair siamoise (Instable 14)
>>> Rêves peau (Instable 15)
>>> Reflets de jade clair (Instable 16)
>>> Lumière émue (Instable 17)
>>> Fruits impurs(Instable 18)
>>> Pensées démodées (Instable 19)
>>> Laisse fauve (Instable 20)
>>> Plissés de pierre (Instable 21)
>>> Délices (Instable 22)
>>> Amants heureux (Instable 23)
>>> Cône livide (Instable 24)
>>> Déflagration aveugle (Instable 25)
>>> Mondes improbables (Instable 26)
>>> Bleu plexiglas (Instable 27)
Due voci in dialogo di intensa affinità!
Bonsoir Angèle et Guidu, je suis rentrée chez moi, je vous embrasse.
rita
Rédigé par : farouche | 07 septembre 2005 à 00:07
Lietissima, cara farouche, di saperti di ritorno. Avrai forse incontrato sul tuo camino il grande Petrarca. Sei salita anche tu sul monte Ventoux ?
T'es-tu sentie effleurée par le souffle de la belle Laura ?
Teneri baci a te,
Anghjula
Rédigé par : Angèle Paoli | 07 septembre 2005 à 09:43
Une plongée dans Terres de femmes, et un coup de coeur pour la polyphonie de ces magnifiques "instables".
Grand merci.
Rédigé par : perhaps | 24 septembre 2005 à 16:20
IMAGES ET POEMES__________
Chère Angèle, je reviens par ici pour remercier à nouveau Yves, notre webmaster, pour la belle mise en ligne de notre travail.
Vous vous souvenez bien évidemment des discussions que nous avons eues au moment de l’élaboration de ces INSTABLES. Nous parlions, entre autres choses, de l’abstraction. Je souhaite soumettre aux lecteurs et lectrices de Terres de femmes les réflexions ci-dessous afin de leur apporter un éclairage sur cette collaboration qui est la nôtre!
Voici :
HARRY HOLTZMAN, le confrère et l’ami américain des dernières années de Mondrian disait du travail du peintre:
"...Chaque oeuvre était la conséquence intuitive de la précédente. Il n’y avait pas de programme, pas de symbole, pas de "géométrie" ni de système de mesure. Seule l’intuition déterminait le rythme général des relations, de façon empirique. L’espace donné de la toile, la tension donnée de ses proportions, ses dimensions étaient déterminées et modifiées tout aussi expérimentalement. Pour Mondrian, l’expérience intuitive ne pouvait être que directe, immédiate et sensuelle..."
Et WOLFGANG WACKERNAGEL philosophe suisse de Genève dit de son côté :
"...Il faudrait exiger de l'écrivain qu'il compose réellement son écriture. Car ses pensées vous reviennent par l’œil et non par l'oreille. C'est pourquoi la plastique typographique doit faire par l'optique ce que la voix et le geste de l'orateur crée pour ses pensées…
L'art contemporain ayant affranchi l'image de sa fonction nécessairement figurative, on mesure l'étendue laissée entre une pratique du calligramme relativement mimétique et une "iconotexture" plus abstraite…
Dans un mariage entre le texte et la forme, entre l'abstraction et la mimésis, ou encore, entre typographie et métaphore, on peut suivre les cheminements d'une écriture qui aspire à s'incarner dans le domaine du visuel et du sensible, d'un verbe qui veut se faire chair. Alors même qu'à l'inverse, durant tout ce siècle [le XXe] , l'image jouait avec sa propre négation, dans un perpétuel dépassement vers l'abstraction, c'est-à-dire, très exactement, vers une province privilégiée de la littérature..."
Tout cela peut sembler bien intellectuel ! Mais qu’est l’Art sans un minimum d'exégèse ? Merci encore pour ce plaisir que nous avons partagé … que nous partageons avec les lecteurs ! Et si certains pensent que TdF est par trop intellectuel, vos mots et mes couleurs les dissuaderont du contraire, leur offrant le plaisir simple d’une contemplation jubilatoire ! En privé, beaucoup me l’ont dit … vous le savez non ?
Amicizia
Guidu ______
Rédigé par : Guidu | 12 décembre 2005 à 13:28