Ph., G.AdC
DORMIR DANS LES PIERRES
Assise flamberge assis vents
la mer se décolore et le rouge domine
le rouge de mon cœur est le vent de ses îles
le vent qui m’enveloppe comme un insecte
le vent qui me salue de loin
le vent qui écoute le bruit de ses pas décroître sur mon ombre
si pâle qu’on dirait un poisson volant
As-tu senti les cheveux se dénouer comme les aiguilles d’une pendule
et le souffle des pierres s’atténuer de crainte que les mains ne les remarquent
As-tu senti la sève jaillir hors des arbres de paille
et se répandre sur les fleuves
Benjamin Péret, Dormir dans les pierres, Éditions surréalistes, Paris, 1927, in Yves Peyré, Peinture et poésie, Le dialogue par les livres, Gallimard, 2001, page 123.
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NOTE : "Flamberge (nom de l’épée de Renaud de Montauban, l’aîné des quatre fils Aymon), substantif féminin, par plaisanterie, épée.// Mettre flamberge au vent : tirer son épée d’une manière fanfaronne." (Petit Larive et Fleury, Petit dictionnaire illustré, dictionnaire encyclopédique à l’usage des adultes et des gens du monde, Georges Chamerot éditeur, 4 rue de Furstenberg, Paris, 1901).
BENJAMIN PÉRET Man Ray, Portrait de Benjamin Péret, v. 1930 Source ■ Benjamin Péret sur Terres de femmes ▼ → L’ardeur désespérée ■ Voir aussi ▼ → le site de l'Association des amis de Benjamin Péret → (sur le site José Corti) une bio-bibliographie de Benjamin Péret |
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